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Oui, anges et démons existent !

L'Archange saint Michel de Pïetro Verschaffelt (1753) ornant le sommet du château Saint-Ange à Rome / © Jean-Pol GRANDMONT, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons.

Caricaturés, assimilés à des légendes, synonymes de créatures éthérées nées d’une imagination débridée, les anges, omniprésents dans la Bible, appartiennent bel et bien à la tradition judéo-chrétienne. Leur existence est vérité de foi pour les fidèles catholiques. L’Écriture sainte et l’Église affirment ainsi qu’ils sont des êtres créés par Dieu, des créatures revêtues non de chair mais invisibles, incorporelles et immortelles (Lc 20,36). Imperceptibles aux sens, non soumis à l’espace et au temps, ils possèdent une volonté et une intelligence propre, supérieure à celle de l’homme car, de par leur nature toute spirituelle, ils dépassent « en perfection toutes les créatures visibles » (Dn 10,9-12).

 

DES ENVOYÉS DE DIEU

La Bible évoque plus leur fonction que leur mode de création. Le mot grec aggelos signifie « envoyé ». L’ange est serviteur de Dieu, messager du Tout-Puissant dont il ne cesse de contempler la face (Mt 18,10) et dont il répand la parole (Catéchisme de l’Église catholique, n° 319-330). Leur tâche est de louer et de servir le Créateur dans l’éternité de leur condition en donnant aux hommes des signes de sa providence.

De fait, l’histoire regorge d’interventions diverses des anges bons. Intercédant en faveur des hommes, leur rôle dans l’histoire du salut est primordial. Ils ferment le paradis terrestre (Gn 3,24), protègent Lot (Gn 19), arrêtent la main d’Abraham lors du sacrifice d’Isaac (Gn 22,11), mènent le peuple d’Israël (Ex 23,20-23), assistent les prophètes (1 R 19,5), etc. L’archange saint Michel qui, en matière de dévotion, occupe la première place dans l’Occident latin au Moyen Âge, intervient à trois reprises auprès de l’évêque saint Aubert pour qu’il fonde une communauté sur l’îlot rocheux qui portera bientôt son patronyme, puis accompagne Jeanne d’Arc jusqu’au bûcher de Rouen. Des anges entourent fréquemment la Vierge Marie – la Reine des anges – apparaissant ici et là, comme à Fátima (Portugal). Surtout, le mystère de l’Annonciation (Lc 1,5-38) porte en lui une double intervention angélique : celle au prêtre Zacharie puis, bien sûr, celle de l’ange Gabriel à Marie. Jésus le dit lui-même : il sera « avec tous ses anges » lorsqu’il reviendra (Mt 25,31) ; et toute l’Église est aidée par les anges au long de son pèlerinage sur la terre (Ac 5,18-20 ; 8,26-29).

Précisons enfin que les anges ne peuvent accomplir de miracles, seuls faits de Dieu. Créer quelque chose à partir du néant leur est impossible. Sur ce point, l’enseignement de saint Thomas d’Aquin, par exemple, est on ne peut plus clair (Somme théologique Ia, q. 105, a. 6-7 ; Ia, q. 110, a. 4 ; q. 114, a. 4).

Dans Surnaturel, Henri de Lubac (1896-1991) nous éclaire lui aussi sur la nature et le pouvoir des anges, bons ou mauvais, dans la rédemption chrétienne et dans l’économie du miracle : êtres créés, ils meuvent les corps lors des possessions, ou font illusion aux sens, mais restent incapables de faire un vrai miracle, par essence au-dessus de l’ordre de la nature.

 

DEUX CATÉGORIES D’ANGES

La tradition chrétienne distingue les bons et les mauvais anges, c’est-à-dire ceux qui ont volontairement désobéi à Dieu, par orgueil ou par envie. Inspirés par un texte officiel (7e canon du concile de Braga en 563), les Pères réunis au IVe concile de Latran (1215) écrivent : « Le diable et les autres démons ont été créés par Dieu bons par nature ; mais ce sont eux qui se sont rendus eux-mêmes mauvais », devenant ainsi des démons. Les anges bienveillants sont les amis de Dieu et des hommes. Nous les désignons sous le terme d’« anges gardiens », car ils veillent sur nous, nos proches, nos projets. Ils peuvent nous faire connaître la volonté de Dieu et nous aider concrètement, parfois nous sauver d’un mauvais pas. L’histoire de la sainteté est jalonnée de leurs interventions. Il n’y a pas un seul saint qui n’ait prié longuement son ange gardien. Anne Bernet, grande spécialiste de la question, nous révèle la présence extraordinaire et permanente de ces êtres de lumière (voir p. 30-31). L’action des anges (bons et mauvais) dans le monde matériel est une réalité affirmée depuis toujours par la foi chrétienne.

 

LE DIABLE, CE MAL ABSOLU

Bien qu’il soit difficile de se représenter un esprit céleste, l’art s’est passionné de longue date pour les anges. La culture contemporaine, quant à elle, s’intéresse davantage à Satan, chef des anges déchus, « père du mensonge » (Jn 8,44) et « prince de ce monde » (Jn 16,11). Mais dans trop de cas, le portrait que nous avons de lui, en particulier dans le cinéma et la bande dessinée, de la Damnation de Faust de Georges Méliès (1898) à l’Exorciste du Vatican (2023), est celui d’un monstre complètement coupé de la tradition biblique et de la théologie chrétienne : une entité symbolisant le mal, omnipotente, égale à Dieu : le démon des gnostiques, des manichéens aux cathares.

Le diable est-il une créature ? Un symbole ? Une allégorie ? Une idée ? Quel que soit le nom dont on l’affuble (Satan, Lucifer, Belzébuth, Méphistophélès, etc.), il symbolise le mal absolu : c’est une entité maléfique revêtant d’innombrables formes (humaines, animales, spectrales), menant des actions pernicieuses et souterraines contre le monde et intervenant parmi les hommes de multiples manières. Sorciers et adeptes des sectes sataniques vont jusqu’à lui vouer un culte.

Si Hollywood multiplie les effets spéciaux à outrance en mettant en scène des exorcismes, les catholiques, eux, confessent un être immatériel, luttant contre Dieu depuis le commencement. En 1992, le Catéchisme de l’Église catholique enseigne que le diable existe bien : ange créé par Dieu, rejeté loin de lui après s’être révolté. Tous les enseignements des papes depuis 2 000 ans, sans aucune exception, disent la même chose.

Or, exister signifie avoir une réalité ; c’est être, donc vivre. Ce verbe nous amène à nous interroger : une créature immatérielle peut-elle avoir une réalité phénoménale ? Existe-t-il quelque chose ici-bas sans substrat organique ? Exister, pour nous, êtres de chair, c’est être repérable dans l’espace et le temps. Dans cette perspective, le diable n’existe pas, étant dénué de matérialité. Que croire alors ?

 

ATTENTION, (DOUBLE) DANGER

Il y a un double danger : celui de nier son existence, en le réduisant à un principe ou une métaphore, ou, au contraire, de surévaluer sa capacité de nuisance. Alors, quel est le vrai visage de Satan ? Toute l’histoire biblique – Ancien et Nouveau Testament –, la vie de Jésus et celles des saints, tous les conciles depuis le IVe siècle, les traités spirituels des plus grands auteurs du monachisme et la documentation pléthorique des témoignages affirment que l’existence du diable est une réalité… mais une réalité spirituelle : un être soustrait à notre perception courante.

Pour autant, son invisibilité le rend-il supérieur à nous ? Faut-il le craindre par-dessus tout ? Ces questions sont lourdes de sens. Présent du premier au dernier livre de la Bible, il se déchaîne en présence de Jésus, qu’il tente personnellement au désert. Cette fureur révèle un point capital : le diable lutte contre Dieu, Jésus et Marie, contre le sacré ; il veut contrer l’amour de Dieu et s’en prend avant toute chose aux vertus dites théologales : la foi, l’espérance et la charité. Le reste, pour ainsi dire, ne l’intéresse que dans la mesure où il peut exercer une influence malfaisante ; tenter quelqu’un jusqu’à ce qu’il se détourne du Seigneur : haine, violence, irrationalité, domination, mensonge, etc.

Le diable n’est pas le croque-mitaine qui faisait jadis peur aux enfants pour les rendre plus obéissants. Il ne s’amuse ni ne plaisante. Il ne terrorise personne gratuitement, comme dans un film d’horreur, car il ne cherche qu’une chose : discréditer l’Évangile. Il est orgueilleux, cherchant à tout prix à devenir l’égal de Dieu. Or, il vit un drame métaphysique : il sait depuis toujours qu’il n’est qu’une créature parmi les autres et que sa révolte est désespérée.

 

LES EXORCISMES AU NOM DU SEIGNEUR

À de nombreuses reprises, Jésus « exorcise », libérant l’homme du démon, par ses gestes et sa parole, sans que jamais l’adversaire ne l’emporte. De fait, le Christ a autorité sur lui (voir p. 4-5 sur la puissance du nom de Jésus). Bien que doté d’une intelligence supérieure à la nôtre, il est, comme n’importe quelle autre créature, soumis à la volonté de Dieu. Face à Jésus, il perd toute autorité. Face à l’Église, il en va de même. C’est pourquoi il ne sert à rien d’exagérer – ou de minimisera contrario – ses capacités. En combattant le diable, l’Église met ses pas dans ceux de Jésus : l’exorcisme, qui consiste en des gestes et des prières liturgiques accomplis « au nom du Seigneur », n’a rien d’un acte magique. En d’autres termes, seul le « surnaturel » (le Christ présent en son Église) est en mesure de combattre cet ange mauvais dont l’identité échappe à la raison (voir le livre du cardinal Henri de Lubac, Surnaturel).

L’exorcisme n’est pas en premier lieu une guérison corporelle ou mentale – bien qu’il puisse y contribuer – mais, dans la lumière de la Parole de Dieu, un combat contre des ennemis invisibles (Ép 6,12) pour rendre à quelqu'un la « glorieuse liberté des enfants de Dieu » (Rm 8,21) qui mène la personne au Christ. L’objectif de l’exorcisme est bien surnaturel, comme l’est aussi l’identité de l’Église. Il peut être une aide à la conversion, l’occasion d’un retour à Dieu ; mais il y a des disciples sincères du Christ (et même des saints) qui sont persécutés par Satan.

 

RÉPONSES AUX CRITIQUES DES INCROYANTS ET DES MATÉRIALISTES

Les critiques récurrentes des matérialistes se résument aux deux points suivants :

1. Le diable est une invention humaine, de l’Église en particulier, puisque la science ne peut rien en dire.

La science, effectivement, ne peut prouver l’existence du diable comme une équation mathématique ou une loi physique. Pourquoi ? L’expérimentation scientifique vise à déterminer les effets et les causes des phénomènes naturels, ainsi que leurs interactions. Soit.

Pourtant, le diable peut susciter des prodiges extraordinaires qui semblent dépasser les lois naturelles. En réalité, il n’est en mesure d’accomplir que des phénomènes suscitant l’étonnement, comme la lévitation d’une personne ou la torsion des membres. Il a un pouvoir sur les corps supérieur au nôtre et, connaissant mieux que l’homme les lois naturelles, il a la capacité de les utiliser à ses propres fins, et la propre fin du diable, c’est la ruine de la foi. Voici quelques exemples de phénomènes diaboliques extraordinaires que l’Église peut considérer comme des signes de la présence du Malin :

  • la lévitation : phénomène constaté à toutes les époques lors d’exorcismes. La physique ne peut aujourd’hui rendre compte d’un tel fait ; or, celui-ci existe indubitablement. Pourquoi l’occulter, puisqu’il a été un objet d’observation depuis vingt siècles au moins ?
  • les marques corporelles : des blessures, griffures, hématomes apparaissent spontanément sur le corps, à un ou plusieurs endroits, y compris chez de nombreux saints. Des écorchures de plusieurs millimètres de profondeur déchirent par exemple la poitrine et le dos d’Yvonne-Aimée de Malestroit († 1951), sans qu’aucun médecin n’ait jamais réussi à expliquer leur origine ni leur évolution clinique.
  • la xénoglossie : il s’agit de la faculté de parler et de comprendre une langue inconnue. La littérature déborde de cas. Pour l’Église, c’est un signe important d’une présence éventuelle de forces occultes. Or, ce phénomène, hors de portée de la science, existe pourtant bel et bien. La panoplie linguistique est ici très large, mais quelques langues bibliques (araméen, hébreu, grec et latin) ont la préférence du démon.
  • la mutation totale de la voix : le diable s’exprime par la bouche d’une personne possédée, par ses cordes vocales, en usant de sa propre voix, ressentie comme totalement étrangère. Dédoublement de personnalité : telle est la tentative d’explication généralement avancée. Il faut ignorer les faits ou se voiler la face pour ne pas admettre la réalité du phénomène qui est, reconnaissons-le, assez difficile d’agréer. Mais la lecture des témoignages d’exorcistes et l’écoute d’enregistrements authentiques permettent de faire la différence entre dédoublement de personnalité et possession démoniaque. Anneliese Michel (1952-1976), jeune Allemande possédée sur laquelle ont été prononcés des dizaines d’exorcismes, s’exprimait non plus avec sa propre voix, même très déformée (c’est un fait bien connu des services psychiatriques lourds), mais avec une autre voix, celle d’une personne invisible, comme celle d’Adolf Hitler : même intensité, même intonation, même débit, même accent que la voix du dictateur.

2. Les manifestations prétendument inexplicables alléguées lors des exorcismes sont la conséquence de troubles mentaux ou de capacités parapsychologiques inhérentes à l’homme.

Si l’on connaît des cas de possession extrêmement durs sans dérapage psychiatrique proprement dit (hormis les changements de comportements au cours des exorcismes), le démon intervient majoritairement ici-bas, non dans l’ordre des phénomènes (mesurables, observables), mais dans celui du psychisme humain, frappant le plus souvent l’imagination, les affects, les passions, les croyances. Ces attaques, bien que non explicables par la raison, existent réellement et possèdent un caractère de dangerosité évident, tant à l’échelle individuelle que sociale. C’est par ses intrusions et oppressions qu’il parvient à faire passer sa présence pour des déséquilibres psychologiques. Mais la maladie mentale est naturelle : ses causes restent organiques (par exemple, une lésion cérébrale) ou psychiques. L’action du diable, quant à elle, vise en premier non pas la destruction de la santé mentale, mais du lien entre Dieu et l’homme. Pour y parvenir, Satan peut recourir à des paroles, à des images ou à des tentations visant à commettre des actes immoraux, sous la forme de pulsions irrépressibles, susceptibles, à juste titre, d’être interprétés comme des indices de troubles mentaux.

 

HYSTÉRIQUES ET HALLUCINÉS

Les scientistes disent que si un phénomène n’a pas trouvé d’explication, c’est parce que la science n’est pas, à ce jour, en mesure d’en révéler ses causes naturelles ; or, puisque tout phénomène appartient à l’ordre de la nature, il arrivera bien un moment où l’on trouvera une explication ad hoc. Lorsqu’une telle élucidation tarde à venir, on utilise des catégories déjà « opérationnelles ». Ainsi, la psychiatrie naissante au XIXe siècle classait mystiques et possédés dans la double rubrique des « hystériques » et des « hallucinés ». Saint François d’Assise, sainte Thérèse d’Avila, le saint Curé d’Ars, mais aussi saint Paul et Jésus lui-même (avec le docteur Binet-Sanglé et sa Folie de Jésus en quatre tomes) furent perçus comme des « aliénés ».

Le matérialisme dit en réalité la même chose au sujet des expériences étranges des bienheureux et celles qui sont imputables au diable : dans un cas comme dans l’autre, ce sont les manifestations de troubles mentaux. C’est prendre l’illusion pour la réalité, car une possession est un fait non pas d’abord matériel, mais spirituel : seul un discernement (acte ecclésial) dira de quoi il s’agit ; une personne apparemment saine de corps et d’esprit peut faire montre d’une haine irrationnelle à l’égard des choses de la foi. Un psychiatre breton, le docteur Faidherbe, croyant et diacre, membre de l’équipe pastorale chargée de l’accueil des personnes ayant un mal-être inexplicable, explique par exemple que « le diable est là quand quelqu’un refuse catégoriquement le pardon ».

Autre exemple : l’ancien recteur d’un sanctuaire marial situé dans les Alpes, ingénieur de formation, se souvient d’un homme élevé dans une famille catholique, sans antécédent médical, qui change radicalement d’attitude vis-à-vis de Dieu et de la Vierge. La haine devient le trait dominant de sa personnalité. On lui recommande le « grand » exorcisme,sentant en lui une présence « négative ». Les premières séances ne donnent rien : l’homme reste figé et ne dit mot. Un jour, tandis que l’officiant prononce le nom de Jésus, le possédé se met à hurler d’une voix méconnaissable : « Ton Jésus, il est mort sur la Croix ! »

Gardons à l’esprit que ces manifestations ne constituent pas des preuves suffisantes d’une possession. Celle-ci est toujours théologale. C’est pourquoi l’Église collabore avec la médecine pour distinguer les cas de déséquilibre psychologique des vrais cas d’infestation diabolique.

 

AVEC OU SANS EFFETS PARAPSYCHOLOGIQUES

La parapsychologie est d’un usage commode : elle sert ici et là à désigner les faits observables, dont on ne connaît pas l’origine, mais puisqu’ils se manifestent ici-bas, ils ont nécessairement une cause naturelle. Et parmi ces causes, l’esprit humain figure en bonne position. Télékinésie, télépathie, matérialisations, poltergeists, autant de faits pris en compte par la parapsychologie qui exclut a priori toute ingérence d’une puissance surnaturelle.

Indubitablement, de telles manifestations se retrouvent dans le cadre des possessions : les objets bougent sans intervention humaine, des coups sont entendus contre les murs, des ustensiles de cuisine traversent la pièce, etc. La théologie catholique usait jadis du terme « préternaturel » (du latin praeter natura : « au-delà de la nature ») pour désigner de telles manifestations. La télépathie est régulièrement évoquée. L’un des signes d’une possession est la connaissance des choses lointaines et cachées.

Mais ces phénomènes, aussi curieux soient-ils, ne suffisent pas à attester de la réalité d’une présence maléfique. Il existe des infestations démoniaques sans aucun fait « parapsychologique ». La tactique du diable consiste à se faire oublier, pour passer sous les radars de la prière. Pour cela, il est prêt à tout, à commencer par mentir, car il est structurellement menteur ; mentir ouvre la voie au doute : « Si tu es le Fils de Dieu… » La gravité d’une possession n’est donc pas indexée au nombre de manifestations impressionnantes.

Voici un exemple, tragiquement célèbre. Le 6 avril 1920, lors d’une réunion, Hitler s’exprime ainsi : « Pour atteindre notre but, tous les moyens seront justifiés, même si nous devons nous allier avec le diable. » Le 8 février de l’année suivante, il écrit : « De la haine, de la haine brûlante, c’est ce que nous voulons déverser dans les âmes de nos millions de compatriotes. » Le théologien protestant Karl Barth comparait le chef nazi à un « avant-coureur de l’Antéchrist » et, en 1948, le bienheureux cardinal Idelfonse Schuster voyait en lui une « incarnation de Satan ».

 

UN CHIEN ENRAGÉ MAIS EN LAISSE

En conclusion, le diable existe : c’est une réalité révélée que les exorcismes confirment de manière empirique. Il est redoutable non dans ses pitreries, mais dans la haine qu’il tente d’insuffler. Poursuivant l’oeuvre du Christ sur la terre, l’Église mène contre lui un combat permanent, mais qui aura une fin, par la prière, la lecture de l’Écriture sainte, les sacrements, la charité et, dans les cas d’emprise spécifique, l’exorcisme. Par conséquent, tout croyant dans la grâce de Dieu ne risque rien, mais Dieu peut mystérieusement permettre au démon d’oppresser un futur saint ou des âmes choisies pour les sanctifier.

Finalement, l’enseignement de l’Église au sujet du diable pourrait se résumer à ce qu’en dit saint Augustin : « Le diable est un chien enragé tenu en laisse ; on ne craint rien, à moins d’essayer de le caresser. »

Patrick Sbalchiero

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