A la une   Sciences   Miracles 

Le sang de Jésus est présent sur ces cinq reliques

Depuis 1970, les moyens médicaux modernes ont permis de réaliser des tests sanguins sur divers objets dits « miraculeux ». À l’issue de ces analyses scientifiques, les résultats sont toujours les mêmes : on retrouve des traces de sang du groupe AB, le plus rare de tous. Explications.

Détail de l’hostie qui s’est transformée en chair, Lanciano, Italie. / © Wikimedia Commons.

L ’authenticité des reliques de la Passion (le Suaire d’Oviedo, la Tunique d’Argenteuil et le Linceul de Turin) est souvent contestée, tout comme celle des miracles eucharistiques. Les sceptiques privilégient l’hypothèse du complot, selon laquelle toutes ces reliques auraient été fabriquées de toutes pièces par des faussaires. Or, les récentes analyses scientifiques peuvent réfuter cette hypothèse de différentes manières, notamment par la question du groupe sanguin. En effet, à partir de 1970, les objets, tels que le Linceul de Turin, le Suaire d’Oviedo, la Tunique d’Argenteuil et les fragments d’hostie (provenant des miracles eucharistiques de Lanciano et de Tixtla notamment) ont pu être analysés et soumis à des tests médicaux. Les scientifiques cherchèrent notamment à identifier le groupe sanguin du sang présent, et les analyses sont formelles : sur tous ces objets, sans exception, il s’agissait du groupe sanguin AB. Tout cela a des implications statistiques importantes que nous verrons dans un second temps.

 

LE MIRACLE EUCHARISTIQUE DE LANCIANO

Le miracle eucharistique de Lanciano, en Italie, remonte au VIIIe siècle. Un prêtre, qui doutait de la présence réelle dans l’Eucharistie, célébrait un jour la messe dans cette ville des Abruzzes. Lorsqu’il prononça les paroles de la consécration, l’hostie se transforma en chair. Une expertise scientifique de l’hostie fut confiée en novembre 1970 au docteur Odoardo Linoli, professeur d’anatomie, d’histologie, de chimie et de microscopie clinique et chef de service à l’hôpital d’Arezzo. Quatre mois plus tard, le compte rendu qu’il présenta était éloquent :

« 1. La "chair miraculeuse" est vraiment de la chair, constituée de tissu musculaire strié du myocarde.
2. Le "sang miraculeux" est du sang véritable. L’analyse chromatographique le démontre avec une certitude absolue et indiscutable.
3. L’étude immunologique démontre que la chair et le sang sont bien de nature humaine et la preuve immuno-hématologique permet d’affirmer avec toute objectivité et avec certitude que l’un et l’autre appartiennent au même groupe sanguin AB.
4. Les protéines contenues dans le sang sont normalement réparties dans un pourcentage identique à celui du schéma sérum-protéique du sang frais normal.
5. Aucune section histologique n’a révélé de traces d’infiltration de substances conservatrices, utilisées autrefois dans un but de momification. »

 

LE MIRACLE EUCHARISTIQUE DE TIXTLA

Le miracle eucharistique de Tixtla, quant à lui, s’est produit le 22 octobre 2006 au Mexique. Lors d’une messe, une hostie consacrée s’est mise à saigner au moment de la communion. Au cours de l’analyse, les scientifiques y décelèrent de l’hémoglobine d’origine humaine. D’autres recherches furent menées entre 2009 et 2012 et le docteur Castañon Gomez préleva des échantillons qu’il envoya à deux laboratoires différents. Le rapport final, rédigé par le laboratoire médico-légal de Mexico City, affirma : « Les tests immunohistochimiques ont permis de conclure avec certitude et objectivité que le sang était de type AB. » Un constat que le laboratoire génétique Gene Ex (Bolivie) confirma en 2010 par la voix du docteur Susana Pinell Prado qui ignorait alors l’origine de l’échantillon qu’elle analysait ! Elle découvrit par ailleurs que le rhésus sanguin était négatif.

 

LE LINCEUL DE TURIN

Plus besoin de présenter cette relique, objet archéologique le plus étudié au monde avec quelque 500 000 heures de recherches scientifiques accumulées. Les tests effectués sur le Linceul en 1980 et 1981 par les docteurs John Heller et Alan Adler ont révélé que le sang présent sur le tissu était du sang humain. Un an plus tard, après en avoir analysé douze échantillons, le professeur Pierluigi Baima Bollone conclut que ce sang était lui aussi… de type AB ! Un résultat qu’il put confirmer en 1984, en employant la technique rigoureuse de l’immunofluorescence qui utilise des anticorps spécifiques (anti A, anti B puis anti O). En 1998, le docteur Leoncio Garza-Valdes, de l’université de San Antonio (Texas), identifia à son tour le sang comme étant de type AB.

 

LE SUAIRE D’OVIEDO

Ce linge est une toile de lin d’environ 85 × 53 centimètres, de même composition que celle du Suaire de Turin, mais avec une trame différente (orthogonale pour le Suaire d’Oviedo, à chevron pour le Linceul de Turin), qui présente des traces et coulures de sang séché. Le docteur Baima Bollone se pencha également sur le sang figurant sur le Suaire d’Oviedo. En analysant sept échantillons avec une technique semblable à celle utilisée sur le Linceul de Turin, il détermina que le sang était, ici encore, de type AB. Des analyses indépendantes, menées en 1993 par les docteurs Villalain Blanco et Heras Moreno, puis par l’hématologue Carlo Goldoni quelques mois plus tard, confirmèrent ce résultat.

 

LA TUNIQUE D’ARGENTEUIL

Ce vêtement qu’aurait porté le Christ le jour de sa mort, conservé à la basilique Saint-Denys d’Argenteuil sera de nouveau exposé au public en 2025. En 1985, un expert de la Tunique d’Argenteuil effectua des prélèvements sanguins sur le vêtement qui permirent au docteur Saint-Prix, expert hématologue, d’identifier le groupe sanguin comme étant de type AB.

Ainsi, les tests sanguins réalisés sur toutes ces reliques ont tous abouti au même résultat : le sang est de type AB. C’est là un constat prodigieux, car les objets analysés apparurent à des époques différentes et en des lieux variés.

 

LES IMPLICATIONS STATISTIQUES

D’après le docteur italien Franco Serafini, les groupes sanguins de la population mondiale actuelle seraient répartis ainsi :

O : 40-45 %
A : 35-40 %
B : 4-11 %
AB : 1-5 %

On peut donc estimer que la probabilité que le groupe sanguin d’un individu quelconque soit de type AB est inférieure à 1 chance sur 20.

Le fait que chacune des trois reliques de la Passion, ainsi que les deux hosties de Lanciano et Tixtla, contiennent du sang de type AB rend l’hypothèse de la fraude hautement improbable. Pourquoi ? Imaginons qu’il s’agisse d’un gigantesque complot : des faussaires du Moyen Âge ont intentionnellement mis du sang sur l’hostie de Lanciano et les reliques. Ceux-ci n’ont pas pu choisir spécifiquement du sang de type AB, puisqu’ils ignoraient l’existence des différents groupes sanguins (connue seulement depuis 1902) et que les reliques – à l’exception de l’hostie de Tixtla – datent toutes d’une époque antérieure. Par conséquent, la probabilité que les faussaires aient chaque fois mis, « par hasard », du sang de type AB sur les reliques est infime.

Un simple calcul mathématique permet de montrer combien il est inconcevable que tout cela se produise par le pur hasard. Étant donné que la probabilité qu’une personne soit de groupe sanguin AB est d’environ 0,05 (c'est-à-dire 1 chance sur 20), la probabilité d’obtenir deux fois un sang de type AB est de 1/(20 × 20) = 1/400 = 0,0025. De même, la probabilité que des affabulateurs médiévaux aient réussi à falsifier à la fois le Suaire de Turin, le Suaire d’Oviedo et la Tunique d’Argenteuil en y déposant chaque fois du sang de type AB est de (1/20)3, c’est-à-dire 1/8000 = 0,000125. Sans oublier le fait que ces trois faussaires auraient dû réaliser ces opérations à plusieurs siècles d’intervalle et à des milliers de kilomètres, tout en ignorant l’existence des différents types de groupes sanguins !

Si l’on considère que la relique de Lanciano et l’hostie de Tixtla ont été falsifiées également, alors la probabilité atteint (1/20)5 = 0,0000003125, c’est-à-dire 1 chance sur 3 200 000, un nombre si petit que l’esprit humain ne peut pas le concevoir. En comparaison, la probabilité de mourir frappé par la foudre est estimée à 1 chance sur 79 746 environ ! Il semble donc que l'explication la plus rationnelle est que ces échantillons de sang proviennent bien d’une seule et même personne : Jésus de Nazareth.

Matthieu Lavagna

Retour à l'accueil