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Le Pape a inauguré à Noël le Jubilé 2025 en ouvrant la Porte sainte de Saint-Pierre

En 2015, le pape ouvrant la porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre de Rome / © Centro Televisivo Vaticano, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons.

Le 24 décembre s’est ouvert à Rome et pour le monde entier, le Jubilé de l’Année sainte 2025 annoncée au printemps dernier par le pape François par la bulle d’indiction « Spes non confundit » (« l’espérance ne déçoit pas »). Avant de célébrer la messe de la nuit de Noël à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre, le Souverain pontife en a ouvert la Porte sainte devant des milliers de personnes présentes pour cette messe de la Nativité, dont la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, et le maire de Rome, Roberto Gualtieri. En raison de l’état de santé du Pape, les Portes saintes des trois autres basiliques majeures seront ouvertes par leurs archiprêtres respectifs : à Saint-Jean-de-Latran, le 29 décembre 2024 ; à Sainte-Marie-Majeure, le 1er janvier 2025 ; et à Saint-Paul-hors-les-murs, le 5 janvier 2025.

C’est depuis le XVe siècle que l’ouverture d’une année jubilaire est marquée rituellement par celle de la Porte sainte par l’évêque de Rome et Souverain pontife qui en franchit le seuil en pèlerin, « seul et le premier », en référence à l’Évangile selon Jean : « Je suis la porte : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira et trouvera un pâturage » (Jn 10,9). Après le rite d’ouverture effectué par le pape, la porte reste ouverte toute l'année pour permettre aux pèlerins de la franchir, geste associé à l'indulgence propre à l'Année sainte. Franchir ce seuil symbolise en effet le chemin de conversion ouvert par la rencontre avec le Christ, la « porte » par laquelle le Fils unit le fidèle au Père. Comme le pape, et pendant un an, les catholiques du monde entier sont invités, pour bénéficier de « l’indulgence plénière », à franchir la porte de l’une des quatre basiliques majeures de Rome après s’être confessé, avoir communié et prié aux intentions du pape.

Dans l’histoire des années jubilaires, le premier pape à avoir accompli ce rituel d’ouverture d’une porte sainte est Martin V qui ouvrit celle de la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome, en 1423. La Porte sainte de la basilique Saint-Pierre fut, elle, ouverte pour la première fois à Noël de l'an 1499 par le pape Alexandre VI qui souhaitait que ce rituel ne soit pas réservé à la cathédrale Saint-Jean-de-Latran, mais s’étende aux trois autres basiliques majeures : Saint-Pierre, Saint-Paul-hors-les-Murs, Sainte-Marie-Majeure. Chacune des quatre basiliques majeures est donc dotée d’une Porte Sainte, solennellement ouverte au début de chaque Année sainte, puis fermée et murée à la fin de celle-ci.

Ponctué de nombreux rassemblements thématiques, le Jubilé 2025 sera clôturé le 6 janvier 2026, solennité de l’Épiphanie. Au total, 34 millions de visiteurs sont attendus à Rome au cours de cette Année sainte. Rappelons ici l’essentiel : jubilé est synonyme de joie comme l’indique l’étymologie du verbe « jubiler », du latin « jubilare » lui-même dérivé de l’hébreu « yobhel », qui fait référence à la corne du bélier servant de trompe dans la liturgie juive pour annoncer l’année spéciale de purification spirituelle organisée tous les 50 ans. « Cieux, criez de joie ! Terre, exulte ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car le Seigneur console son peuple ; de ses pauvres, il a compassion », s’exclame le prophète Isaïe (Is 49,13). Dans l’Église catholique, « le Jubilé est appelé communément "Année Sainte", non seulement parce qu'il commence, se déroule et se conclut par des rites sacrés, mais aussi parce qu'il est destiné à promouvoir la sainteté de vie. Il a été institué en effet pour consolider la foi, favoriser les œuvres de solidarité et la communion fraternelle », explique le site du Vatican. Le premier jubilé a été inauguré à Rome en l’an 1300. Depuis 1470, il se déroule tous les 25 ans (bulle du pape Paul II), sauf année sainte « extraordinaire » décrétée à l'occasion d'un événement important, telle l’Année sainte de l’an 2000.

(Sources : La Croix, Vatican News 24/12/2024, Aleteia 23/12/2024)

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