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Canonisation des martyrs de Damas

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Le pape François a prononcé dimanche 20 octobre une série de 14 canonisations qui rappelle le témoignage chrétien dans un Moyen-Orient dévasté. Les onze « martyrs de Damas », assassinés en haine de la foi en juillet 1860, deux religieuses et un prêtre, tous fondateurs de communautés au Moyen-Orient.

L’histoire des onze martyrs de Damas a débuté à Zahlé, dans l’actuel Liban, quand des miliciens druzes ont incendié cette ville chrétienne. Constatant que l’Empire Ottoman les laissait faire, ils ont étendu leurs exactions dans la région environnante, tuant entre 4 000 et 6 000 chrétiens, et parvenant jusqu’à Damas.

Là, ils défoncèrent les portes du couvent franciscain et s’emparèrent du supérieur, Emmanuel Ruiz. Ils lui ordonnèrent de les conduire jusqu’au trésor du couvent. Le père Ruiz obéit en les conduisant jusqu’au tabernacle, l’ouvrit devant eux, puis consomma toutes les hosties qui s’y trouvaient pour éviter qu’elles ne soient profanées. Il avait montré aux agresseurs le trésor du couvent, comme ils le demandaient, mais les druzes, furieux, le frappèrent à coup de couteaux et de machettes, le mettant à mort. Le père expira sur l’autel. Les 10 frères qui se trouvaient avec lui dans le couvent furent aussi assassinés.

Le lendemain de leur canonisation, lundi 21 octobre, le cardinal Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, célébrait une messe d’action de grâce.  « Si l'Eucharistie est la célébration du commandement de l'amour, a-t-il déclaré, elle est le mémorial de la mort et de la résurrection du Christ, le martyre en montre l'accomplissement dans la réalité du monde. »

Dans son homélie, où résonnait l’actualité tragique en Terre Sainte et au Liban, le patriarche a souligné que ces martyrs qui, aux yeux du monde, sont des perdants, ont la force des doux qui héritent de la terre. C’est par leur exemple, en donnant leur vie pour l’Évangile qu’ils ont « maintenu vivante l’originalité chrétienne ».

Alors que les chrétiens de Terre Sainte sont de nouveau témoins et victimes de la violence de ceux qui entretiennent l’illusion que la paix peut être apportée par les armes, ils tracent une perspective différente, a constaté le cardinal : « La méfiance, le manque d'espoir, l'indifférence à l'égard de la mort et de la douleur d'autrui sont monnaie courante. Nous avons vu ce que cela a donné : des décombres partout. » Il conclut en prenant l’exemple de jeunes chrétiens de Terre Sainte qui ont écrit sur les murs de leur église détruite par les bombes cette phrase : « … mais nous vous pardonnons. »

(Sources : CNA 20/10/2024, Vatican News 21/10/2024)

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