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Rencontre avec trois Juifs chrétiens

D’origine juive, ils ont rencontré Jésus sans pour autant renoncer à leur identité.

© CC0 via pxhere
PATRICK ELCABACHE, SUR LES TRACES DE SA MÈRE

Il grandit en Algérie dans une famille juive. Sa vie prend un tournant inattendu lorsqu’un pasteur loue une grande pièce inoccupée dans la maison familiale pour en faire une église évangélique. Au départ, Patrick ne connaît pas Jésus, mais lorsque sa mère tombe malade, sa famille accepte la prière du pasteur « au nom de Jésus ». Contre toute attente, sa mère connaît une guérison miraculeuse qui la conduit à sa conversion. Quelques années plus tard, Patrick fait aussi ce choix après la lecture d’Isaïe 53.

« Un jour, j’ai été invité dans une réunion évangélique où il y avait un pasteur qui m’a parlé de Isaïe 53. Cette révélation a tout changé. J’ai compris qu’il s’agissait vraiment du Messie. J’étais convaincu de la présence de Dieu dans ma vie, dans mon âme, et même dans mon corps. À cette même époque, j’ai aussi rencontré ma femme Ruth. Et ensemble, nous avons avancé sur le chemin de Dieu. Comment un juif peut-il croire en Jésus ? J’ai tout simplement demandé à Dieu. Je pense que pour les nations, il faut d’abord reconnaître l’oeuvre du Christ qui va ensuite nous révéler le Père. Alors que pour les juifs, c’est différent, on se rapproche de Dieu le Père et ensuite on a la révélation de Jésus. Et en tant que juif, on peut demander au Créateur de nous révéler vraiment le plan du salut pour l’humanité.

Tout au long de ma vie, j’ai vécu des bénédictions qui me confortaient que Jésus est le Messie. Il y a deux ans, j’ai eu un problème de prostate. Après plusieurs examens, j’ai appris avec tristesse que j’avais un cancer localisé. J’ai prié. Puis, j’ai eu une ablation. Dans cette épreuve, j’ai senti la présence de Dieu, partout. Et le cancer a disparu après l’opération. J’ai envoyé un petit mot à l’hôpital en leur disant : ″Les médecins soignent, mais Dieu guérit.″ Cet acte provient de la grâce divine qui m’aime et qui m’a soutenu. »

 

JACQUES RIGLER, UNE RÉVÉLATION NÉE D’UNE CONVERSATION

Né d’un père juif et d’une mère d’origine autrichienne, tous deux rescapés de la Shoah, il grandit sans connaître sa judéité jusqu’à ses 24 ans. À cette époque, la religion ne prend pas beaucoup de place dans sa vie. Tout bascule un jour au travail, quand un collègue évangéliste lui parle de Jésus. Ce message résonne alors dans son coeur comme une révélation. Il finit par fréquenter une église évangélique avec sa femme. Ensemble, ils se font baptiser. Patrick devient pasteur dans les années 1990. Aujourd’hui retraité, il continue à s’investir dans l’Assemblée de Dieu, tout en s’engageant au sein de l’association Juifs pour Jésus.

« Pour moi, Jésus est une évidence et mon identité juive n’influence en rien ma foi chrétienne. Récemment, j’ai développé une connexion plus forte avec ma judéité grâce à l’étude de l’hébreu. Cette langue me permet de m’approcher du peuple juif et de parler éventuellement de Jésus. Apprendre l’hébreu est pour moi un signe, une action du Saint-Esprit. Par la grâce de Dieu, j’ai fait la rencontre de Josué Turnil et, en racontant mon histoire, j’ai senti que Dieu était à l’oeuvre dans ma vie, que j’avais une mission à réaliser en tant que chrétien et Juif.

Je suis un juif qui croit que Jésus est le Messie. Cette situation n’est pas si compliquée, mais demande du discernement. Pour beaucoup de juifs, les chrétiens sont perçus comme des ennemis. Heureusement, il existe de nombreux juifs qui acceptent très bien les juifs messianiques. Il faut surtout retenir que le fait de croire en Jésus ne veut pas dire qu’on renie le fait d’être juif. »

 

 

JOHANN LUSSANGE, DE LA PEINTURE À LA LECTURE

Né d’un père juif et d’une mère catholique non pratiquants, il rencontre Jésus à 23 ans alors qu’il est étudiant. C’est en contemplant une peinture du Seigneur qu’il ressent sa présence et sa puissance. Intrigué, il commence à lire les Évangiles, à se passionner pour la Bible, à suivre le chemin du salut. Quelques années plus tard, il se fait baptiser. Actuellement, il partage chaque mercredi sur la chaîne YouTube Juifs pour Jésus un message d’encouragement appelé « Pensée messianique » basé sur une courte étude biblique.

« D’abord, je voudrais préciser les termes : le judaïsme messianique pour moi, c’est la foi chrétienne avec une culture juive, mais sans les préceptes religieux du judaïsme ajoutés (pas comme les anciens judaïsants). Et ce que j’appelle la foi chrétienne, c’est celle du protestantisme évangélique, toujours prête à se remettre en question à la lumière de la Bible seule. Ce qui m’a attiré vers ce judaïsme messianique, c’est de pouvoir rencontrer d’autres gens qui, comme moi, ont cette richesse d’avoir un "background" juif, tout en croyant en Jésus. C’est lui le Messie d’Israël que notre peuple attend ! Cela a considérablement renforcé mon amour pour Israël et le peuple juif.

Il y a quelques années, j’ai senti dans la prière que Dieu voulait que je donne un témoignage public de ma foi auprès du peuple juif. Comme nous n’étions pas beaucoup en France, c’était pour moi comme un devoir moral. Je ne savais pas comment ni par où commencer, mais je connaissais l’organisation Juifs pour Jésus. J’ai donc prié et dit à Dieu : "Si tu veux que je donne mon témoignage avec Juifs pour Jésus, dis-le moi et fais-moi un signe." Deux jours plus tard, je reçois un message d’un membre de mon église locale à Antibes : "Bonjour, je m’appelle Jacques Rigler, je travaille avec Juifs pour Jésus. Est-ce qu’on peut se rencontrer ?" Merci Seigneur, ton appel est clair au moins ! »

Propos recueillis par Octavie Pareeag

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