Le pape François souhaite que les Jeux Olympiques concourent à la paix
Des athlètes « messagers de paix et de bons modèles pour les jeunes » et une trêve olympique durable : c’est le double espoir plusieurs fois exprimé par le pape François pour les Jeux Olympiques 2024, notamment dans un message adressé le 19 juillet, à l’occasion de la messe d’ouverture de la trêve olympique en l’église parisienne de La Madeleine. S’adressant à l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, qui a célébré cette messe d’ouverture, François y décrit les JO comme « un lieu exceptionnel de rencontre entre les peuples, même les plus hostiles ». « En cette période troublée où la paix mondiale se trouve gravement menacée, je souhaite ardemment que chacun ait à cœur de respecter cette trêve dans l’espoir d’une résolution des conflits et du retour à la concorde. » Dans ce message, le Pape exprime aussi le souhait que les JO permettent « au-delà des différences et des oppositions, de renforcer l’unité de la nation » française en donnant une « occasion de concorde fraternelle » au « peuple de France ». « C’est la première fois que le pape fait explicitement allusion à la situation politique française, suivie de très près au Vatican, en particulier depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, début juin », commente La Croix.
Le Saint-Père a réitéré ce message à l’issue de la prière de l'Angélus, dimanche 21 juillet, à cinq jours de l’ouverture des 33e JO d'été à Paris : « Selon la tradition ancienne, les Jeux olympiques devraient être l'occasion d'établir une trêve dans les guerres, en démontrant un désir sincère de paix. » « Devraient » car, historiquement, ils ne l’ont pas été… Interrogé par Radio Vatican (19 juillet), Patrick Clastres, historien du sport, explique que ce concept de « trêve olympique » est une « tradition inventée » qui n’a malheureusement jamais eu d’effets concrets en faveur de la paix. Certes, la notion de trêve olympique s’inspire d’une idée antique, mais ce n’était alors qu’« une sorte de sauf-conduit qui permettait aux pèlerins [dont les athlètes] de rejoindre le sanctuaire d'Olympie » sains et saufs, car les Jeux Olympiques étaient avant tout une cérémonie religieuse, souligne Patrick Clastres. « Pour autant, les combats ne s'arrêtaient pas en Grèce ancienne », rappelle-t-il. Sous sa forme contemporaine, la trêve olympique remonte aux Jeux de 1992 à Barcelone, alors que la guerre civile déchirait l’ex-Yougoslavie. L'ONU avait interdit toute relation internationale, y compris sportive, avec la Serbie et le Monténégro. C’est alors qu’au nom de la trêve olympique, le président du Comité International Olympique d’alors, Antonio Samaranch, est parvenu à faire participer les athlètes de ces pays sous bannière neutre, sans drapeau ni hymne national.
(Sources : La Croix, 19 juillet ; Le JDD, 24 juillet ; Vatican News, 13 juin et 24 juillet)
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