Actualité en bref 

Attentat meurtrier dans une église de Damas

Damascus, Syrie / © CC BY-SA 2.0 Dan, flickr.

L’église orthodoxe grecque Saint-Élie, dans le quartier de Dweila de Damas, en Syrie, a été visée par un attentat terroriste dimanche 22 juin. Les médias syriens font état de 22 morts et 63 blessés.

Au moins un djihadiste de l’État islamique a interrompu le service dominical, auquel assistaient environ 350 personnes. Un chrétien syrien originaire de ce quartier décrit l’attaque : « Le terroriste a lancé une bombe, puis a commencé à sortir une arme pour tirer dans la foule. Plusieurs paroissiens se sont jetés sur lui pour le neutraliser. Il a alors déclenché sa ceinture d’explosifs. » L’attaque visait manifestement à faire le maximum de victimes. Sans l’intervention courageuse des paroissiens qui se sont précipités sur l’assaillant, elle aurait pu se révéler encore plus meurtrière.

Issam Nasr, qui faisait partie des 350 participants à la messe, témoigne : « J’ai vu des personnes réduites en miettes. » Et de confier sa désolation et son incompréhension devant un tel acte : « Nous n’avons pas même porté un couteau de toute notre vie. Tout ce que nous portons, ce sont nos prières. » Dès le lendemain, des bénévoles ont commencé à nettoyer les lieux. Des voisins musulmans ont manifesté leur solidarité en donnant leur sang pour les blessés. Le gouvernement syrien s’est indigné de cette attaque et a assuré que l’église serait restaurée dans les plus brefs délais

Le ministère syrien des affaires étrangères a dénoncé « une lâche tentative de sape de la coexistence nationale et de déstabilisation du pays ». Dès le lendemain, lundi 23, six personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’attentat ont été arrêtées. Une cache de l’État islamique a été prise d’assaut par les forces de sécurités syriennes, selon le gouvernement. Elles auraient tué deux terroristes et saisi une moto piégée ainsi que des ceintures d’explosifs. La même source affirme que la cellule identifiée s’apprêtait à commettre un nouvel attentat dans la capitale syrienne.

Cet attentat vient aggraver les craintes des quelques 300 000 chrétiens qui restent dans le pays. Ils redoutent en particulier l’action de groupes armés hors de contrôle qui pourraient s’en prendre à eux. Il arrive que certains de ces militants islamistes patrouillent à proximité des quartiers chrétiens en scandant des slogans hostiles avec des hauts parleurs. Ils appellent en particulier à la « conversion des chrétiens » et menacent : « Nous avons tués les Alaouites [minorité religieuse qui a subi des massacres en Syrie au début de l’année] bientôt ce sera votre tour ! »

(Sources : Aide à l’Église en Détresse 23/06/2025 et The Guardian 22/06/2025)

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