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Renvoyé de l’armée en raison de sa foi

Shiva Nataraja / © CC BY-CA Peter F, flickr.

Samuel Kamalesan, un officier indien chrétien, a été renvoyé pour ne pas avoir participé à un rituel religieux hindou. La décision a été confirmée par la Haute Cour de Delhi, le 30 mai dernier.

Il avait rejoint l’armée en 2017 et servait au 3e Régiment de cavalerie. Dans le cadre de cette fonction, il a découvert qu’il était contraint de participer à des parades et des festivals religieux hindous dans les temples et les gurdwaras (lieux de culte des sikhs). Peu après son intégration, il a demandé l’autorisation de ne pas entrer dans la partie la plus sacrée du temple où les soldats participent au rituel du Puja, car cette cérémonie qui comprend l’adoration d’une image, s’oppose à la foi chrétienne. Sa demande lui a valu de subir diverses sanctions disciplinaires. Il a notamment perdu sa pension et ses primes de fin de service, puis a été renvoyé de l’armée. Il s’est alors porté devant la justice indienne, afin que cette décision soit cassée. Il a précisé en particulier que sa présence à l’extérieur du temple manifestait sa solidarité avec ses soldats. Mais l’armée a assuré de son côté que les traditions auxquelles le militaire essayait de soustraire étaient fondamentale pour la cohésion morale du régiment.

La décision de cet officier ressemble trait pour trait au « Non possumus » que déclaraient les chrétiens de l’Antiquité romaine à l’administration qui voulait leur imposer de sacrifier aux idoles. La comparaison s’impose à l’examen du détail du rituel du Puja. Il s’agit en effet d’un rituel d’offrande au cours duquel les participants apportent diverses denrées et de l’encens et à une statuette représentant une divinité.

Devant la fermeté de Samuel Kamalesan, les juges indiens ont statué que « l’obéissance à des ordres avait préséance sur les choix religieux personnels », et que « l’unité au sein des forces armées se construisaient sur des traditions partagées et non sur la division religieuse ».

L’avocat du prévenu, le père jésuite Santhanam a regretté une décision de justice qui selon lui : « Crée un biais de religion majoritaire au sein des Forces armées (…) Aucune autorité ou ordre ne peut imposer à une personne d’agir contre ses croyances – une telle coercition est une forme de violence. »

(Sources : Asianews 18/6/2025 et The Catholic Herald 13/6/2025)

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