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« L’espoir renaît » en Centrafrique

Données cartographiques / © 2025 Google

La Centrafrique a échappé au piège de la guerre religieuse, constate avec bonheur le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui. Avec ses confrères évêques, il porte la mission prophétique de l’Église catholique, qui a été à l’avant-garde du dialogue interreligieux dans une période particulièrement troublée de l’histoire de son pays.

De 2004 à 2014, plusieurs groupes armés ont sévi, et outre leurs différences ethniques, ils étaient séparés par la religion. Face aux Selekas, majoritairement musulmans, les milices Antibalaka se sont constituées, avec une population essentiellement chrétienne et animiste. À la rébellion politique a succédé un conflit qui tendait à devenir ethnico-religieux. Conscients du risque que cela faisait peser sur leur pays, majoritairement chrétien mais où près de 10 % de la population confesse l’islam, les évêques ont pris contact avec les chefs religieux prêts à entamer une démarche de pacification.

Mgr Nzapalainga lui-même a continué à arpenter le pays au plus fort du conflit. Il portait son habit sacerdotal, pour montrer la présence de l’Église, et aucun des camps en présence ne s’en est pris à lui. Il s’est joint à des imams, des pasteurs et des chefs religieux traditionnels pour porter avec eux un message de paix. Fort de l’expérience de cette époque troublée, il affirme que la religion ne divise pas mais au contraire relie les hommes : « Musulmans, protestants, catholiques – nous devons nous aimer les uns les autres, car nous sommes frères. C’est le diable qui nous a poussés à nous séparer. »

Convaincu que l’Église a une mission pacificatrice et prophétique à accomplir, il encourage les chefs religieux qui ont participé à ces réunions pendant la guerre à les poursuivre. À présent, le pays retrouve une certaine normalité malgré sa très grande pauvreté. Les écoles ont réouvert, les agriculteurs et les commerçants peuvent à nouveau travailler, et les malades reçoivent à nouveau les médicaments dont ils ont besoin, énumère le prélat.

(Source : Aide à l’Église en Détresse 18/2/2025)

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