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L’épiscopat américain réagit au décret sur l’immigration de Trump

Mur de la frontière entre le Mexique et les États-Unis à Tijuana, au Mexique / © Tomas Castelazo, www.tomascastelazo.com, Wikimedia Commons.

Le 22 janvier 2025, le président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), l'archevêque Timothy P. Broglio, a publié un communiqué dans lequel il réagit aux décrets signés par Donald Trump concernant l'immigration ou le climat. Dans ces décrets, le président des États-Unis considère notamment la situation migratoire comme « une invasion » et déclare l’état d’urgence à la frontière mexicaine.

Le prélat affirme que « certaines dispositions contenues dans les décrets, comme celles qui portent sur le traitement des immigrants […], l’extension de la peine de mort et l’environnement [retrait de l’accord de Paris, ndlr], sont profondément troublantes et auront des conséquences négatives. » Mgr. Broglio espère « que les dirigeants de [son] pays reconsidéreront ces dispositions » de façon à ce que la dignité humaine de tous soit respectée et non pas seulement celle de certains groupes de personnes. En effet, si D. Trump a pu rassurer bon nombre de catholiques sur le respect de la vie des enfants à naître, d’autres personnes vulnérables, notamment les migrants ou les condamnés à mort, trouvent moins grâce à ses yeux. C’est cette contradiction que souligne Mgr. Broglio, tout en rappelant que « l’Église catholique n’est liée à aucun parti politique, pas plus que la Conférence des évêques. Peu importe qui occupe la Maison Blanche ou détient la majorité au Capitole, les enseignements de l’Église restent inchangés. » Le président de la Conférence des évêques américains souligne d’ailleurs dans le même communiqué son approbation concernant les décrets de D. Trump sur le genre.

Dans une autre déclaration du 26 janvier 2025, l’USCCB rappelle la longue histoire qui l’unit à l’état fédéral dans le cadre de l’aide aux réfugiés. « En 1980, les évêques des États-Unis ont commencé à s’associer au gouvernement fédéral pour mener à bien ce service lorsque le Congrès a créé le programme d’admission des réfugiés aux États-Unis (USRAP). » Pour financer les programmes d’accueil des migrants, l’USCCB reçoit des fonds du gouvernement et souhaite poursuivre ce qui demeure « une œuvre de miséricorde et de ministère de l’Église », quelle que soit la couleur politique du gouvernement.

Dans ce débat, l’Église se penche sur le sort des « vulnérables », des petits, de ceux qui fuient les persécutions ou l’insécurité de leur pays, et aspirent légitimement à une vie plus sereine.

En face, D. Trump s’attaque à une autre réalité, intimement liée à l’immigration, celle des « membres de gangs, trafiquants de drogue ou membres de cartels qui se trouvent illégalement aux États-Unis. » L’Église ne s’y trompe pas quand elle affirme par la voix du cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, que « le gouvernement a la responsabilité de sécuriser nos frontières et de nous protéger. Nous soutenons les efforts légitimes des forces de l’ordre pour protéger la sécurité de nos communautés – la criminalité ne peut être tolérée, qu’elle soit commise par des immigrants ou des citoyens de longue date. » Mais Trump envisage des « déportations massives et indiscriminée », perçues par le cardinal Cupich « comme une violation de la dignité humaine et une trahison des idéaux américains. » Réaction semblable de l’évêque d’El Paso au Texas, Mgr. Mark J. Seitz, qui s’indigne de « généralisations radicales pour dénigrer n'importe quel groupe, comme décrire tous les immigrés sans papiers comme des “criminels” ou des “ envahisseurs” ». De l’autre côté de la frontière, les évêques du Mexique continuent « quelles que soient les politiques mises en œuvre » à travailler pour que les migrants trouvent dans leurs refuges « un soutien pour prendre soin de leur santé physique, émotionnelle et spirituelle ; une assistance pour contacter leurs familles et obtenir les documents dont ils ont besoin ; [et] des conseils juridiques et un soutien pour les démarches qu’ils doivent effectuer. »

(Sources : catholicnewsagency.com, aciprensa.com, usccb.org)

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