Le Pape hospitalisé dans un état qui reste préoccupant

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Une semaine après l’hospitalisation du pape François (88 ans) à l'hôpital Gemelli de Rome pour troubles respiratoires, le professeur Sergio Alfieri, directeur du service de chirurgie de l'hôpital, et le Dr Luigi Carbone, adjoint de la direction sanitaire du Vatican, ont tenu une conférence de presse (21 février). Ils ont annoncé que leur patient répondait positivement à la thérapie, grâce notamment à « un cœur parfait ». Le Saint-Père va donc mieux, il se lève, il lit, il travaille, il signe des documents, et plaisante volontiers. Il passe également du temps dans la chapelle de l’hôpital, confie le professeur Alfieri. Mais, pour autant, « il n’est pas hors de danger » car il est atteint d’une maladie chronique, qui peut rencontrer des phases aiguës, ont averti les médecins. En conséquence, ont-ils annoncé, le Souverain pontife restera hospitalisé encore toute la  semaine à venir.

Hospitalisé le 14 février  pour une durée alors envisagée de cinq jours afin de soigner une bronchite, le pape François  présentait un état « stationnaire » les jours suivants. Dans la journée du 17 février, la salle de presse du Vatican donnait ces détails sur la pathologie du Pape : « Les résultats des analyses effectuées ces derniers jours ainsi qu'aujourd'hui ont montré une infection poly-microbienne des voies respiratoires, ce qui a conduit à un nouveau changement de thérapie. » Le communiqué ajoutait que « tous les examens réalisés jusqu’à présent laissent entrevoir un tableau clinique complexe qui nécessitera une hospitalisation adéquate. » Le Pape souffre d’une pneumonie bilatérale, autrement dit l’infection touche ses deux poumons – celui de droite avait subi une ablation partielle à la suite d’une grave affection respiratoire alors qu’il était séminariste.

Le 19 février, le pape François avait reçu la visite de Giorgia Meloni, la Première ministre italienne, venue souhaiter au Souverain pontife un prompt rétablissement au nom de son gouvernement et du peuple italien. « Je suis très heureuse de l'avoir trouvé alerte et réceptif », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : « Nous avons plaisanté comme toujours. Il n'a pas perdu son sens de l'humour proverbial. » Des messages de proximité et des appels à prier pour la santé du Saint-Père affluent du monde entier.

La Croix rappelle que François a évoqué la fin de son pontificat à plusieurs reprises depuis son élection en 2013. Il a précisé son souhait sur les modalités de ses funérailles : les plus simples possibles « car l’évêque de Rome est un pasteur et un disciple, il ne fait pas partie des puissants de ce monde », suivies d’une inhumation non dans la crypte de la basilique Saint-Pierre mais dans celle de la basilique Sainte-Marie-Majeure où il s’est rendu « plus d’une centaine de fois » à l’occasion de ses voyages ou pour confier les grands événements de l’Église à la Vierge Marie. Mais le Pape a aussi indiqué quelles procédures suivre au cas où la maladie l’empêcherait de gouverner l’Église. Alors qu’il avait envisagé puis écarté l’hypothèse d’une démission ou plutôt d’une renonciation comme celle de son prédécesseur Benoît XVI, il a révélé avoir rédigé une lettre au cas où un « problème de santé » l’empêcherait « d’exercer son ministère » et d’être « assez conscient pour démissionner ». Ces indications seraient précieuses en cas d’incapacité totale du Souverain pontife (par exemple, s’il était dans le coma). Car autant le droit canonique est précis sur la procédure à suivre après le décès d’un pape, autant il est lacunaire en cas d’incapacité totale. Le canon 335 se contente d’indiquer que si le siège de Rome est « vacant ou entièrement empêché », rien ne doit être « innové » dans le gouvernement de l’Église en attendant l’élection de son successeur. Mais il ne dit rien sur les dispositions à prendre dans une telle situation.

(Sources : Vatican News 17-21/02/2025 ; Aleteia 18/02/2025 ; La Croix 18/02/25 et 20/02/2025)