Le cri de détresse de l’archevêque de Port-au-Prince

Des « moments douloureux », « une réalité incroyable » : Mgr Max Leroy Mésidor, archevêque de Port-au-Prince, n’a plus de mots pour décrire la situation désastreuse de son pays. À vrai dire, il n’a pas besoin de la décrire en détail puisqu’il s’adresse dans un communiqué à ses « frères et sœurs de la Vie consacrée » de l’archidiocèse de Port-au-Prince qui sont, comme lui et l’ensemble de la population, confrontés au chaos de ce pays caribéen livré à la violence des gangs. Son message n’est pas destiné à informer mais à exprimer sa « proximité et son soutien moral », particulièrement à « celles et ceux qui sont victimes directement des turbulences de l’heure ». « Turbulences de l’heure » est un double euphémisme que l’archevêque corrige aussitôt : « Nous sommes en train de vivre l'un des pires moments de notre histoire de peuple. »
L’absence de gouvernement et l’effondrement économique enfoncent le pays dans la violence et la misère depuis des années. Il est à présent livré aux gangs qui contrôlent environ 85 % du territoire selon les Nations unies. « Ils s’emparent de territoires et d’infrastructures importants », et utilisent « les violences sexuelles, notamment les viols collectifs et l’exploitation sexuelle pour contraindre les communautés et affirmer leur domination ». Les victimes sont parfois « violées et ensuite tuées par balle ». Hommes, femmes, vieillards, enfants, bébés jetés au feu devant leurs mères... personne n’est à l’abri des pires atrocités.
Les Nations Unies estiment que plus d’un million de personnes, soit un dixième de la population, ont dû fuir la violence des gangs. À Port-au-Prince, rapporte l’OIM, l’agence onusienne pour les migrations, depuis mi-février 2025, les gangs qui terrorisent la capitale haïtienne ont poussé plus de 60 000 personnes à fuir leurs maisons. « Je n'ai pas de mots pour décrire ce qui se vit actuellement à Port-au-Prince, c'est une réalité incroyable », déclarait Mgr Mésidor le mois dernier. L’insécurité est telle qu’elle entrave l’action des institutions catholiques qui sont souvent l’unique secours de la population que menacent aussi la détérioration des conditions d’hygiène, les épidémies, et la pénurie de médicaments : « Des communautés religieuses sont déplacées, des portes d’écoles sont fermées, des religieuses âgées et malades ont dû être évacuées en pleine nuit, des congrégations ont dû abandonner leurs maisons de repos et n'ont nulle part où loger les sœurs malades; et des maisons provinciales tentent de se reloger temporairement », toujours selon l’archevêque haïtien. Mais il ajoutait, en s’inspirant de saint Paul (2, Cor. 4) : « Nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés; terrassés, mais non pas anéantis. » Et d’invoquer « l’aide du Seigneur, notre espérance» et le «secours de la Vierge Marie » pour que cesse ce déchaînement de violences en Haïti.
(Sources : Vatican News 1/04/2025, 19/03/2025, 17/11/2024)
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