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« J'ai compris pourquoi la Vierge a choisi ce lieu »

À Medjugorje (Bosnie-Herzégovine), nous avons rencontré soeur Emmanuel Maillard, membre de la communauté des Béatitudes, qui vit sur place depuis 1989. La religieuse française revient sur son parcours et sur la reconnaissance des fruits positifs de l’expérience spirituelle vécue à Medjugorje (nihil obstat).

Soeur Emmanuel Maillard / © DR

Sœur Emmanuel Maillard : Quand j’ai lu les premiers messages écrits dans un livre du père Laurentin, assise sur mon lit dans ma communauté de Jérusalem au tout début des années 1980, il était clair comme de l’eau de roche que chaque mot prononcé à Medjugorje par la Sainte Vierge était vrai, que chaque relation avec les voyants était vraie. En lisant les messages, j’ai senti les parfums de Marie, pas littéralement, mais j’ai senti dans mon coeur une présence mariale extraordinaire. J’ai tout de suite cru et je n’ai jamais douté depuis. Nous avons vécu une absence de reconnaissance de la part de l’Église pendant 43 ans. Aujourd’hui, je me réjouis bien sûr de ce nihil obstat (« rien ne s’oppose »). Beaucoup de pèlerins sont attendus cette année grâce à cette reconnaissance de l’Église. Mais, dans le même temps, je suis dans l’attente de découvrir ce qui va suivre : la Sainte Vierge fera son plan…

À ceux qui doutent encore, je voudrais dire : « Venez et voyez ! » Dans l’Évangile, les apôtres demandent au Seigneur : « Où habites-tu ? » (Jn 1,38). Il aurait pu leur donner une adresse, mais non, il leur répond : « Venez, et vous verrez » (Jn 1,39). Combien ont été touchés en arrivant ici, alors qu’ils étaient complètement sceptiques ! J’ai moi-même fait mon premier pèlerinage à Medjugorje en juin 1984, trois ans après la première apparition. J’ai vu le village dans son état brut, il n’y avait rien, sauf des gens d’une gentillesse extraordinaire. J’ai rencontré de vrais croyants et j’ai tout de suite compris pourquoi la Vierge avait choisi ce lieu. Je me suis installée ici en décembre 1989.

 

LES MESSAGES DE LA VIERGE

Aujourd’hui, quand le message de Marie est délivré le 25 du mois à la voyante Maria, je me rends chez elle pour le traduire en français. Les messages qui m’ont le plus touchée au fil des années sont ceux sur sa maternité. La Vierge a dit par exemple qu’elle nous veut tous au Ciel avec elle, parce que nous faisons partie d’elle. À chaque fois qu’un de ses enfants souffre, elle souffre avec lui, et elle se tient au pied de son lit comme elle se tenait au pied de la Croix. Le message du 25 juin de l’année passée m’a beaucoup marquée. Marie a dit : « Mes chers enfants, avec joie je vous ai choisis et je vous conduis, car en vous, petits enfants, je vois des gens de foi, d’espérance et de prière » : c’est la première fois, à ma connaissance, qu’elle s’adresse à un petit groupe qui lui est consacré. D’ordinaire, la Sainte Vierge nous exhorte tous. Elle nous demande de prier, de jeûner, de lire la Parole de Dieu, de revenir à Dieu, de se convertir. Se convertir, c’est mettre Dieu au centre de sa vie pour voir tout le reste autour s’harmoniser dans la paix. Nous devons tous nous mettre sous le manteau de la Sainte Vierge et lui demander de nous prévenir quand il y a un danger pour qu’elle détourne notre chemin. Pour cela, il nous faut prier le chapelet tous les jours, afin d’être protégés du Malin qui est toujours plus intelligent que nous.

 

PRIER, LUTTER, AIMER

Selon la Vierge, lorsque tous les secrets de Medjugorje seront révélés et réalisés, ce sera la fin du pouvoir de Satan. Mais entre-temps, nous vivons une grande lutte. Tout est fait pour liquider Dieu dans le monde moderne, à l’exception de petites entités qui travaillent à l’avènement d’une Église nouvelle. Il y a ceux qui ne prient pas et qui se laissent convaincre par tous les mensonges auxquels nous sommes exposés, et il y a ceux qui restent fidèles à Dieu contre vents et marées. Ce sont souvent de saintes personnes qui me donnent beaucoup de joie. Marthe Robin, que j’ai connue et qui était une femme extraordinaire malgré les mensonges proférés, en faisait partie. Elle a annoncé la venue du jour où il n’y aura plus rien, si ce n’est quelques foyers de lumière. Il est important de ne pas sauter du bateau même s’il prend l’eau, car Jésus est à l’intérieur, ce qui l’empêchera toujours de couler. L’Église est indestructible, elle est l’Épouse du Christ. Et s’il y a des personnalités qui font du mal à l’Église, elles ne sont pas l’Église.

Rappelons-nous aussi que Dieu nous aime infiniment, jusqu’à donner sa vie pour nous. Bien que garder l’état de grâce soit une lutte, nous pouvons la gagner dans la paix grâce aux sacrements, notamment la confession. Et si nous demeurons en état de grâce, nous sommes inattaquables, même dans les épreuves ! Cela n’a pas de prix, c’est mieux que de l’or ! Gardons en mémoire que cela fait partie de la vie spirituelle de traverser des déserts, puis des oasis. Quand nous sommes dans le désert, réjouissons-nous, car c’est à ce moment-là que le Seigneur travaille le plus pour nous. Mais n’oublions pas non plus les joies… Je me souviens d’avoir eu la Vierge à mes côtés à deux reprises : je l’ai sentie arriver, je savais qu’elle était là.

 

ACCOMPLIR PLEINEMENT LE PLAN DE DIEU

Je suis née le 22 septembre 1947, j’ai donc 77 ans. Personnellement, je ne demande plus rien d’autre au Seigneur que la grâce d’accomplir parfaitement le projet d’amour qu’il a pour moi. Quand je serai là-haut, à ce moment-là, je verrai ce que j’ai accompli… Pour l’heure, je suis fondamentalement heureuse et en paix malgré des épreuves. Je suis plus faible de santé, ce qui m’a placée sur un chemin de pauvreté et d’humilité que j’apprécie. Jésus a dit qu’il nous faut passer par la porte étroite (Mt 7,13) : alors, plus je serai petite, mieux je passerai ! La petitesse est une vertu : j’en suis loin, mais j’espère qu’avant que le Seigneur ne me reprenne je vais encore beaucoup diminuer et qu’il va grandir ! Quand on aime dans l’amour, la souffrance n’est plus la souffrance, parce qu’on la vit avec Jésus. Jésus a sauvé les hommes et, si l’on aime Jésus, on aime les hommes. Je m’inspire désormais de saint Paul : « Maintenant, je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église » (Col 1,24).

 

Plus d’informations sur : www.enfantsdemedjugorje.fr

Propos recueillis par Marie-Ève Bourgois

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