En Équateur, les évêques satisfaits après l’abrogation d’une loi anti-catholique

Un projet de loi sur la liberté et l’égalité religieuse a été discuté à l’Assemblée Nationale de l’Équateur le 28 mars 2025. Ce projet de loi, déjà présenté en mai 2023, est porté par la députée de la Révolution Citoyenne, Esther Cuesta.
L'objectif « est de réglementer l'exercice de la liberté de culte, en garantissant le respect des droits fondamentaux et en évitant les pratiques qui pourraient favoriser l'inégalité des sexes ou l'intervention religieuse dans les processus politiques et électoraux. » Le ministère des Femmes et des Droits de l'Homme serait chargé de faire respecter cette loi et aurait le pouvoir de transmettre les infractions pénales suspectées au bureau du procureur général.
A priori, rien d’inquiétant si on s’n tient au mot à mot. Mais les intentions liberticides se trouvent entre les lignes. Les évêques équatoriens ne s’y sont pas trompés.
Des sanctions (de l’avertissement écrit à des amendes pouvant aller jusqu’à 14 100 US dollars, en passant par la suspension ou la perte du statut juridique) pourraient être attribuées aux fautifs en cas de :
- association d'institutions religieuses à des fins politiques,
- prosélytisme ou propagande pour ou contre les candidats,
- utilisation d’espaces religieux pour des réunions ou des événements de campagne électorale,
- promotion de comportements contraires aux libertés fondamentales
Cette loi, finalement, ne sera pas votée. La Conférence des Évêques de l’Équateur s’en réjouit et s’en explique dans un communiqué du 1er avril 2025. Certes, en apparence, les lois qui promeuvent la liberté et l’égalité devraient mettre tout le monde d’accord. Mais « le problème se pose lorsqu'une loi attaque ce qu'elle veut défendre: la liberté et l'égalité », relève le communiqué. La laïcité glissant vers un totalitarisme vise à ne défendre que sa propre liberté et celle des idéologies qu’elle promeut. Pour cela, elle ne recule devant aucun scrupule pour museler ce qui entrave sa course, notamment la voix de l’Église, «experte en humanité» qui a son mot à dire dans la vie des hommes. « La vie chrétienne ne se vit pas seulement dans la sphère privée, elle a une dimension sociale et publique non renonçable », insistent les évêques équatoriens. En aucune façon, la laïcité de l’État ne saurait « limiter les actions des organisations religieuses, ou établir un régime de sanctions pour ceux qui expriment des opinions contraires au pouvoir actuel », renchérissent-ils. L’épiscopat défend son droit – et même son devoir – de dénoncer les idéologies mortifères, tel celle du « genre ». L’État ne saurait agir ouvertement contre Dieu et la nature humaine impunément. Selon le communiqué des évêques, cette loi débattue « ne reflète que la volonté d’imposer un contrôle idéologique contraire à l'autonomie des religions, qui ont toujours été le dernier refuge de la liberté, même sous les régimes totalitaires, où la défense de la vie, la liberté et la justice sont perçues comme une offense et une menace. »
Cette loi, mise de côté pour le moment, est une victoire qui ne peut occulter le contexte mondial de christianophobie. Marcial Padilla, directeur de ConParticipación, organisation mexicaine dédiée à la promotion de la dignité humaine, constate « une volonté de la part de groupes politiques et idéologiques de rééduquer la société pour éliminer la présence du catholicisme, que ce soit dans l'éducation, les coutumes, l'art ou toute trace de lois inspirées par les principes de la foi chrétienne. » La laïcité se manifeste, selon lui, par « la tolérance à l'égard des moqueries envers la foi, mais aussi par l'intolérance envers les expressions de foi. Autrement dit: au nom de la liberté d'expression, la foi catholique peut être ridiculisée, mais au nom de la laïcité de l'État, elle ne peut être librement exprimée ni célébrée en communauté. »
(Sources : elcomercio.com, catholicnewsagency.com)
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