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Des maisons de chrétiens incendiées pendant la messe de Noël au Bangladesh

Drapeau du Jamaat-e-Islami, parti politique islamiste pakistanais. / © SVG by Ali Zifan, Public domain, via Wikimedia Commons.

Au retour de leur messe de Noël, au soir du 24 décembre, dix-huit familles chrétiennes bengalies ont retrouvé leurs maisons en cendres. Des malfaiteurs ont profité de leur absence pour incendier leurs domiciles. Une seule famille chrétienne du quartier qui se trouvait sur place au moment de l’attaque, a été en mesure de repousser les agresseurs. Les autres n’ont plus pour refuge que la belle étoile et les restes calcinés de leurs maisons.

Le nouveau quartier de Sarai Tangojhiri, dans le district de Bandarban, au sud-est du pays, abritait 19 foyers chrétiens mais ne disposait pas d’église à proximité. Paisapru Tripura, le karbari (chef de village) explique que les chrétiens s’étaient installés seulement sept mois auparavant, suscitant de fortes tensions localement.

Un mois avant les incendies criminels, une bande avait menacé les nouveaux résidents. Elle réclamait une rançon de 50 000 taka (environ 400 €) aux occupants, assurant qu’ils seraient expulsés s’ils ne payaient pas. À la suite de l’incident de Noël, quatre suspects ont été arrêtés par la police bengalie. Les dommages sont estimés à 15 000 000 taka, soit environ 12 000 €.

Cet incident intervient dans un contexte inquiétant pour la minorité chrétienne bengalie qui représente moins de 1 % de la population dans un pays à écrasante majorité musulmane (96 %). Bien que la Constitution du pays garantisse la liberté religieuse, celle-ci n’est pas respectée. Des groupes islamiques gagnent en influence politique au Bangladesh, en particulier le parti fondamentaliste Jamaat-e-Islami, qui a des liens avec le gouvernement. Il prévoit dans son programme politique de faire de l’islam « la seule religion au Bangladesh ».

Parmi les signes inquiétants qui démontrent l’emprise de ce groupe, davantage de fêtes islamiques sont devenues des jours fériés nationaux. De leur côté, les chrétiens réclament qu’au moins un jour férié leur soit accordé à Pâques, en vain. Discriminés à l’emploi dans une partie du pays, ils constatent que les autorités leurs causent des ennuis administratifs pour construire de nouveaux lieux de cultes. Les écoles chrétiennes, quant à elles, font l’objet de contrôles constants des autorités. Il est arrivé que celles-ci exigent le renvoi d’un enseignant qui ne leur convenait pas.

(Sources : Asianews 28/12/2024 ; Aide à l’Église en Détresse 5/12/2024)

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