Célébrations des 40 ans de paix entre la Chili et l’Argentine au sanctuaire de Maipú

Le 15 novembre 2024, s’est conclue la 130e assemblée plénière de la conférence des évêques du Chili, à San Francisco de Mostazal. Outre les orientations prises dans l’esprit de Rm 12, 12 « Joyeuse dans l’espérance », elle commémorait deux événements : les 40 ans du traité de paix et d’amitié entre l’Argentine et le Chili, et le 50e anniversaire de la dédicace du Sanctuaire national de Maipú à la Vierge du Carmen.

Une messe a été présidée le 16 novembre par Mgr René Rebolledo, archevêque de La Serena et président de la Conférence épiscopale du Chili. Elle a rassemblé « la majorité des évêques du pays, les autorités des deux nations, des représentants des forces armées et des civils, ainsi qu'un grand nombre de de fidèles. »  Le sanctuaire avait été consacré par le cardinal Raúl Silva Henríquez en 1974, à l’occasion d'une cérémonie de réconciliation et d'espérance. Mgr Rebolledo a rappelé, dans son homélie, qu’« ici, avec le Christ, aux pieds de Marie, s'est forgée une âme, l'histoire de notre peuple, et ce n'est que dans la fidélité à elle que l'espérance est féconde. »

Concernant le traité de paix de 1984, Mgr Rebolledo « a remercié les efforts des deux nations et des personnalités comme saint Jean-Paul II et le cardinal Antonio Samoré, pour la construction d’une paix durable » entre les deux peuples frères, argentin et chilien.

« En ce jour mémorable, nous élevons notre prière depuis ce Temple vers le Christ Rédempteur des Andes, qu'il continue à bénir l'Argentine et le Chili, peuples frères, en particulier par le don de la paix et de la fraternité. Nous vous demandons également les grâces dont nous avons besoin pour forger une authentique culture de vie, ainsi que la force de lutter contre les maux qui menacent la dignité des personnes » a supplié l’archevêque de La Serena.

Au terme de leur assemblée plénière, les évêques du Chili invitent les fidèles à suivre un certain nombre d’orientations parmi lesquelles le souci du bien commun et du climat politique. Les responsables religieux s’inquiètent en effet de « la menace croissante du crime organisé et du trafic de drogue sur la coexistence sociale et la vie démocratique, les carences matériels qui affligent les plus vulnérables, les conflits stériles qui ne permettent pas les accords réclamés par les citoyens, la corruption qui viole la justice sociale et la confiance du public, le manque d'accueil pour les migrants. » Mais ils soulignent aussi l’importance du renouvellement de la catéchèse et la préparation de la Première Journée Nationale de la Jeunesse qui se déroulera en janvier 2025 à La Serena. Ils invitent également les fidèles à « vivre la grâce de l'année jubilaire 2025 […] avec une attitude spirituelle authentique et à participer aux activités locales dans leurs diocèses respectifs. »

L’épiscopat chilien se bat aux côtés des fidèles en particulier pour la défense de la liberté religieuse. L’on se rappelle son intervention, par la voix de Mgr Rebolledo, considérant comme « inadmissible » la reconnaissance par l’État chilien de la secte « Temple de Satan » comme « entité religieuse ». Plus récemment, les évêques ont rejeté un décret permettant à l’État de s’immiscer dans les décisions concernant l’enseignement religieux. Subissant les conséquences de l’affaire « Pavez Pavez c. Chili », le droit de l’Église à décider qui est autorisé à dispenser l’enseignement religieux se voit menacé.

Pour autant, l’église du Chili poursuit son combat spirituel conformément à la devise de la 130ème Assemblée plénière des évêques : « Joyeuse dans l’Espérance ». Le Saint-Siège se joindra aux commémorations des 50 ans du Sanctuaire de Maipú et des 40 ans du traité de paix avec une cérémonie présidée par le pape François le 25 novembre prochain. Y participeront les ministres des Affaires étrangères d'Argentine et du Chili, la Curie et le corps diplomatique.

(Sources : aciprensa.com novembre 2024, iglesia.cl)

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