Actualité en bref 

Les incendies criminels d’églises se multiplient

© CC0 pxhere

Selon Europe 1, qui cite les chiffres du renseignement territorial, les incendies et tentatives d’incendie d’églises ont augmenté en France de 30 % l’année dernière. 50 églises ont été visées en 2024. Par exemple, l’église néogothique de l’Immaculée Conception à Saint-Omer, qui avait été restaurée entre 2014 et 2018, a été presque entièrement détruite, le 2 septembre 2024, par un pyromane qui sortait de prison. Le casier judiciaire de Joël V. qui a reconnu être à l'origine de l'incendie, comportait 26 condamnations, dont 8 pour des dégradations ou incendies d'églises. Le feu a détruit le clocher, qui s'est effondré, ainsi que la quasi-totalité des toitures. L'orgue Merklin du XIXe siècle a également été détruit. Le coût des travaux de restauration est estimé à plus de 10 millions d’euros. Autre exemple, Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers, un monument du Xe siècle classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Cette église, bâtie selon la tradition au-dessus du tombeau de Saint-Hilaire, docteur de l'Église et premier évêque de Poitiers (IVe siècle), avait été consacrée en 1049. L’incendie provoqué le 3 octobre 2024 a causé des « dégâts matériels considérables », selon les autorités.

 Il s’agit bien d’actes volontaires donc criminels visant des lieux de culte chrétiens, des églises catholiques dans leur quasi-totalité. Les régions les plus touchées par ces incendies et tentatives d’incendies sont la Nouvelle Aquitaine, l’Île-de-France et le Grand Est. Les vols à l’intérieur des églises ont quant à eux augmenté de 7 % avec 288 méfaits enregistrés en 2024. Des messes ont également été perturbées (comme par exemple à Saint-Germain en Laye, dans les Yvelines, où un individu a crié « Allah akbar ! » pendant l’office avant d’invectiver l’assemblée.) En outre, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a interpellé le 5 mars 2024 un homme qui avait fait plusieurs repérages sur des sites religieux, dans le but probable d’y commettre un attentat.

« Ces faits s'inscrivent dans un antichristianisme d'atmosphère (vols, profanations, incendies, vandalisme...) » a dénoncé la sénatrice Valérie Boyer (LR), le 22 novembre 2024, en déposant une proposition de loi pour « sanctionner les auteurs d'incendies volontaires du patrimoine ». Dans l’exposé des motifs, elle a rappelé que « 854 actes antichrétiens ont été enregistrés en France en 2023, dont 90 % sont des atteintes aux biens, comme des cimetières ou des églises », d'après le Ministère de l'Intérieur. « Ces dégradations volontaires participent à l'angoisse identitaire des Français », a commenté la sénatrice. « Quand un individu met volontairement le feu à un patrimoine cultuel, il y a un message politique derrière et des conséquences irréversibles. Ces incendies sont des atteintes au patrimoine et à l'Histoire de la France. »

(Sources : Europe 1, 03/02/2025 et 04/10/2024 ; senatfr, 22/11/2024)

Retour à l'accueil