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USAID : Trump fauche le bon grain avec l’ivraie

United States Agency for International Development / © CC0, via Wikimedia.

Parmi les remous provoqués par les récentes décisions de l’administration Trump, les turbulences que traverse l’USAID (Agence des États-Unis pour le Développement International) par le gel provisoire des financements. Une note publiée le 3 février 2025 sur le site de la Maison Blanche dénonce « le gaspillage et les abus » devenus « monnaie courante » dans l’organisme censé soutenir le développement économique et l’aide humanitaire à l’échelle internationale.

 Dans le Wall Street Journal du 9 février, la sénatrice républicaine Joni Ernst constate que l’agence « esquive les questions du Congrès sur l’argent qui a servi aux trafiquants sexuels et au laboratoire du virus de Wuhan. » La taxant de « bureaucratie malhonnête », Joni Ernst affirme : « J'ai découvert que l'agence […] recourt à l'intimidation et à des tours de passe-passe pour cacher où va l'argent, comment il est dépensé et pourquoi. »

La note de la Maison Blanche du 3 février dénonce des financements scandaleux de l’USAID comme : « 47 000 dollars pour un “opéra transgenre” en Colombie, 32 000 $ pour une “BD transgenre” au Pérou, 2 millions de dollars pour les changements de sexe et “l’activisme LGBT” au Guatemala. »

Jennifer Roback Morse dénonce dans son livre The sexual state un véritable « impérialisme idéologique ». Économiste et conservatrice sociale catholique, elle est présidente et fondatrice du Ruth Institute, une filiale du groupe d'opposition au mariage homosexuel, l'Organisation nationale pour le mariage. Son analyse est sans appel : « L’USAID exporte systématiquement la révolution sexuelle vers des pays qui n’en veulent pas. Contrairement à l’opinion populaire, la révolution sexuelle n’est pas le résultat de mouvements culturels spontanés ou de forces historiques impersonnelles. Une grande partie de la révolution sexuelle a été inventée, achetée et financée par des gouvernements à la demande de radicaux sexuels qui ne représentent personne d’autre qu’eux-mêmes. […] Il est scandaleux que [des radicaux occidentaux] infligent un impérialisme idéologique à des pays plus pauvres qui détestent activement la culture sexuelle toxique des États-Unis. »

Le « gaspillage et les abus » ne sont que la face visible de l’iceberg, car l’idéologie s’en mêle. Et d’autres organismes internationaux, vecteurs d’idéologies contestables, devront faire l’objet d’un certain « ménage ». Pour autant, le National Catholic Register rappelle « que la manière brutale avec laquelle l’administration Trump a gelé le financement gouvernemental des projets de l’USAID dans le monde entier […] cause des dommages collatéraux indus à [des projets] louables, aggravant inutilement les souffrances des personnes légitimement nécessiteuses dans le monde entier. »

Première victime : l’Église catholique elle-même. En effet, précise encore le National Catholic Register, « l'agence d'aide étrangère des évêques américains [Catholic Relief Services], est l'un des principaux bénéficiaires des fonds de l'USAID, sur lesquels l'organisation compte pour servir quelque 200 millions de personnes dans 121 pays sur cinq continents. » Quatre militants pro-vie ont pris la parole dans le New York Times pour dénoncer le gel des financements qui sauvent continuellement des vies, notamment en Afrique avec le programme PEPFAR qui soignent les femmes séropositives, empêchant leur bébé d’être atteints par le virus du SIDA.

Couper les fonds et les circuits financiers sans discernement revient à faucher le bon grain avec l’ivraie, ce que précisément ne fait pas le Bon Dieu lui-même. Le retour au « bon sens » promu par Donald Trump ne peut faire abstraction d’une juste séparation des programmes scandaleux d’avec ceux objectivement profitables.

(Sources : ncregister.com février 2025, whitehouse.gov)

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