Une ferveur inattendue pour l’ouverture du Carême

© Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons - cc-by-sa-3.0, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.

Le 5 mars dernier, les églises de France ont connu une affluence « hors du commun » pour la cérémonie des Cendres, avec une présence remarquée de jeunes fidèles. Un phénomène d’autant plus frappant qu’il s’inscrit dans un contexte de sécularisation croissante en Europe. Ce retour en nombre, loin d’être anodin, témoigne d’une quête spirituelle profonde et renouvelée.

Dans plusieurs diocèses, les prêtres ont constaté une augmentation significative de la participation, en particulier parmi les jeunes adultes et étudiants. Nombre d’entre eux se sont avancés d’un pas assuré pour recevoir les cendres sur leur front, signe de pénitence et d’humilité, avant d’aller communier dans la bouche et non dans la main, certains à genoux, d’autres debout, mais tous avec une gravité et une attention inhabituelles.

« On sentait une forme de détermination dans leurs regards, comme une soif de quelque chose de plus grand que ce que le monde leur propose », confie un prêtre de la région parisienne. Un autre, dans le Sud de la France, témoigne : « Beaucoup de jeunes que nous ne voyons pas habituellement sont venus avec une grande simplicité, presque comme appelés. »

Ce phénomène tranche avec la tendance générale du christianisme sur le continent. La pratique religieuse diminue depuis plusieurs décennies, et en France, seule une minorité des baptisés assiste encore régulièrement à la messe. Selon une enquête de l’IFOP en 2023, à peine 4 % des jeunes de 18 à 24 ans se déclarent pratiquants réguliers. Pourtant, ce Mercredi des Cendres a montré que la foi n’a pas disparu : elle réapparaît là où on ne l’attend plus.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux observateurs s’étonnent et commentent ce regain de ferveur en France, pays souvent perçu comme un bastion de la laïcité où le christianisme semble reculer depuis des décennies. Entre étonnement et admiration, certains soulignent le caractère inattendu de cette affluence, tandis que d’autres y voient un signe plus profond d’un retour aux racines spirituelles.

L’on peut notamment lire  : « L’Europe redevient-elle catholique ? : les églises et cathédrales catholiques ont été remplies de tant de personnes assistant à la messe du Mercredi des Cendres cette semaine à travers la France, le média français Famille Chrétienne rapportant que cet afflux sans précédent comprenait une présence importante de jeunes. » Le post s’accompagne d’une vidéo de la célébration de Monseigneur Bustillo lors de la cérémonie des Cendres en Corse.

https://twitter.com/Sachinettiyil/status/1898044941604905384

Un retour à Dieu et un signe d’Espérance 

Pourquoi cet afflux soudain ? La réponse semble se trouver dans la réalité même du monde contemporain. Face aux incertitudes économiques, aux tensions géopolitiques et à une société de plus en plus fragmentée, nombreux sont ceux qui ressentent le besoin de se tourner vers l’essentiel. 

« Nous vivons dans un monde qui nous distrait en permanence, qui nous disperse. Cette jeunesse qui revient vers Dieu cherche une vraie profondeur, une véritable espérance », analyse un observateur de la vie ecclésiale.

Le Carême, avec son invitation à la prière, au jeûne et à l’aumône, offre justement un cadre propice pour retrouver un sens plus profond à l’existence. Ce temps liturgique offert à Dieu semble répondre à une aspiration latente : celle d’un engagement réel, loin du bruit et des artifices davantage tourné vers le don de soi et la charité.

Loin d’être un simple événement ponctuel, cette affluence inattendue pourrait bien être un signe des temps. Elle témoigne que, même dans une Europe où le christianisme semble s’effacer, la soif spirituelle ne s’éteint pas. Ce retour à l’Église d’une jeunesse souvent décrite comme indifférente à la foi est une invitation à l’accompagner, à lui offrir un espace de rencontre avec Dieu, sans artifice, mais avec la vérité de l’Évangile.

Dans une société en quête de sens, l’Église reste plus que jamais un refuge, un lieu où les cœurs fatigués peuvent retrouver espérance et consolation. L’affluence de ce Mercredi des Cendres nous rappelle cette vérité fondamentale : Dieu ne cesse d’appeler, et la jeunesse, parfois contre toute attente, continue de répondre.

En partenariat avec Tribune Chrétienne.