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Le Nigéria est le pays le plus dangereux au monde pour les chrétiens

Drapeau du Nigéria / © CC0

Le Nigeria a été une nouvelle fois le théâtre d’une série d’attaques frappant des villages chrétiens. Le 24 mai, 42 chrétiens nigérians ont été assassinés à l’Est du pays, dans l’État de Taraba. Entre le 24 et le 26 mai, dans l’État de Benue, au centre du pays, au moins 36 chrétiens ont péri dans des circonstances semblables. Le but des agresseurs est de terroriser les communautés pour leur faire quitter leurs foyers. Le fait que ces attaques aient lieu à peu près au même moment et que le mode opératoire soit semblable ne permet pas de conclure que ces actions criminelles seraient coordonnées. Elles sont devenues si tristement banales dans ce pays qu’il est fatal que certaines d’entre elles coïncident.

De fait, les groupes qui ont agi fin mai à l’Est et au Centre du Nigéria n’appartiennent pas à une organisation commune. Ces bandes armées s’affrontent d’ailleurs souvent mutuellement. Mais toutes se réclament de l’islam rigoriste, rejettent l’administration nigériane et s’en prennent prioritairement aux minorités religieuses.

Le détail des attaques perpétrées permet de mettre en évidence l’absence de coordination et leur imprévisibilité. Le père Solomon Atongo, curé de la paroisse de Jimba, a été victime d’un de ces groupes armés aux méthodes de bandits de grands chemins. Alors qu’il revenait d’une messe commémorative en hommage à deux prêtres assassinés en 2018, sa voiture a été prise pour cible. Deux passagers qui l’accompagnaient ont été enlevés, tandis qu’il était blessé à la jambe. Le même jour, un agriculteur a été assassiné alors qu’il rentrait de sa journée de travail dans les champs, et dans le village de Yelewata (Guma), un père de famille, son fils adolescent et un enfant de deux ans ont été tués tandis que leur épouse et mère, grièvement blessée, a survécu. Peu avant, un agriculteur de 67 ans avait été violemment battu, et sa plantation de manioc détruite.

Les chrétiens nigérians sont victimes jour après jour de telles exactions et déplorent l’absence de protection de la part des autorités. Le père Oliver Ortese, président du Conseil consultatif international du diocèse de Makurdi, s’indigne : « Il existe un poste militaire à proximité des lieux. Où étaient les soldats pendant ces tirs ? Dormaient-ils ? »

Selon l’Aide à l’Église en Détresse, le Nigeria est depuis plusieurs d’années le pays au monde où le plus de chrétiens meurent chaque année en raison de leur foi. Cette situation ne fait malheureusement que s’aggraver avec le temps. Les groupes terroristes se multiplient et leurs zones d’action s’étendent inexorablement.

(Sources : Aide à l’Église en Détresse 28/5/2025 et Morning Star News 26/5/2025)

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