Monseigneur Hugh O’Flaherty : sauveur des Juifs et héros du Vatican
Monseigneur Hugh O’Flaherty (28 février 1898 – 30 octobre 1963) est une figure méconnue mais héroïque de la Seconde Guerre mondiale, il s’est distingué par son audace à échapper aux nazis tout en sauvant plus de 6 500 Juifs et soldats alliés. Sa devise, « Dieu n’a pas de patrie », illustre son engagement envers la justice et la compassion, indépendamment des frontières. Le gouvernement israélien honore sa mémoire en plantant un arbre à Yad Vashem, à Jérusalem.
Une mission héroïque à Rome
Né à Lisrobin, dans le comté de Cork, et élevé à Killarney, Monseigneur O’Flaherty se distingue par ses talents sportifs et ses études avant de se lancer dans une vocation sacerdotale. En 1918, il entre au collège jésuite Mungret à Limerick, puis poursuit ses études à Rome en 1922 grâce au soutien de l’évêque Cornelius O’Reilly. Il obtient des diplômes en théologie, droit canon, et philosophie.
Ordonné prêtre le 20 décembre 1925, Mgr O’Flaherty est nommé à plusieurs postes diplomatiques du Vatican en Égypte, Haïti, Saint-Domingue, et Tchécoslovaquie. En 1934, il est élevé au rang de monsignore. En parallèle de ses responsabilités, il reste un passionné de golf, de handball, et de boxe.
Lorsque Rome est occupée par les nazis, Mgr O’Flaherty utilise la neutralité du Vatican pour mettre en place un réseau clandestin qui sauve entre 4 000 et 6 000 personnes, principalement des Juifs et des soldats alliés. Il risquait sa vie en quittant le Vatican la nuit, souvent déguisé, pour éviter les tentatives d’assassinat des SS, qui avaient découvert son identité et cherchaient à le tuer.
L’ampleur de son action reste impressionnante. Sur les 9 700 Juifs présents à Rome, 1 007 furent déportés à Auschwitz. Les autres furent cachés grâce à l’Église et au réseau d’O’Flaherty, notamment dans des appartements, des fermes, et des couvents. Plus de 5 000 personnes trouvèrent refuge, dont 300 à Castel Gandolfo ( résidence d’été du pape) , 200 ou 400 comme membres de la Garde Palatine, et environ 1 500 dans des monastères et des collèges. Les 3 700 restants furent cachés dans des maisons privées.
Lors de la libération de Rome en 1944, l’organisation d’O’Flaherty avait sauvé 3 925 personnes des griffes de l’ennemi, y compris des Britanniques, Sud-Africains, Russes, Grecs et Américains. Ce chiffre n’inclut pas les Juifs et autres réfugiés que Mgr O’Flaherty avait directement aidés.
Un héros méconnu
Après la guerre, Monseigneur O’Flaherty reçoit de nombreuses distinctions, dont l’Ordre de l’Empire britannique et la Médaille présidentielle de la Liberté américaine. Il refuse la pension que l’Italie lui propose en reconnaissance de ses services. Il continue de visiter Herbert Kappler, l’ancien chef SS, en prison. En 1959, Kappler se convertit au catholicisme et est baptisé par O’Flaherty.
Hugh O’Flaherty meurt le 30 octobre 1963 à Cahirciveen, en Irlande, où il est enterré au cimetière de l’église du mémorial de Daniel O’Connell. En 2003, le gouvernement israélien honore sa mémoire en plantant un arbre à Yad Vashem, à Jérusalem. Son nom est également célébré par un bosquet d’arbres au Parc National deKillarney. Son histoire, récemment documentée dans le livre de Fiorella De Maria, continue de témoigner de son dévouement exceptionnel en période de guerre.
En partenariat avec Tribune Chrétienne.
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