Les chrétiens, « personæ non gratæ » en Algérie

Une conférence de soutien aux chrétiens d’Algérie discriminés ou persécutés par le gouvernement en raison de leur foi s’est tenue au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève le 2 juillet. Elle était organisée par le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ : European Center for Law and Justice) et par Jubilee Campaign, une ONG défendant elle aussi les chrétiens en proie aux persécutions dans le monde. Parmi les intervenants à cette conférence, l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, les rapporteuses spéciales des Nations unies sur la liberté de religion et la liberté d’association, et le vice-président de l’Église protestante d’Algérie (vidéo de la conférence, en anglais, sur le site de l’ECLJ).
L’Algérie compte environ 144 000 chrétiens sur une population totale de 46 millions. Ces chrétiens sont surtout des chrétiens protestants évangéliques. Beaucoup d’entre eux se sont convertis au christianisme durant les dernières décennies. Mais ils sont privés de la liberté d’exprimer et d’exercer leur foi, notamment par des restrictions de la liberté de réunion pacifique et d’association.
La Constitution algérienne garantit en principe la liberté d’expression, mais la liberté de conscience en a été retirée en 2020. La loi algérienne condamne toute tentative de « convertir un musulman à une autre religion » ou à « ébranler la foi d’un musulman ». Enfin, la législation sur les associations et l’exercice des cultes privilégie la religion musulmane et pratique l’arbitraire à l’égard des autres confessions. En particulier, les autorités algériennes n’accordent plus le statut d’association religieuse aux églises évangéliques. Ne reconnaissant plus leurs lieux de culte, elles les ferment abusivement. 43 des 47 églises de l’Église protestante d’Algérie (EPA) sont fermées, et au moins 18 chrétiens sont sous le coup de condamnation à des peines de prison en raison de leur religion, notamment son vice-président, le Pasteur Youssef Ourahmane. Il a été condamné en appel le 2 mai 2024 à un an de prison ferme, six mois avec sursis, et 100 000 dinars d’amende pour avoir célébré un culte non autorisé. Il attend son procès en cassation. L’ECLJ s’est mobilisé pour le soutenir.
Les catholiques présents en Algérie sont surtout des étrangers, la plupart d’origine subsaharienne, ce qui les rend particulièrement vulnérables. Une accusation de prosélytisme les expose à des poursuites pénales et au risque d’être expulsés, s’ils ne sont pas de nationalité algérienne. Même l’engagement caritatif de l’Église catholique est entravé par le gouvernement algérien qui a imposé la fermeture de l’organisation Caritas Algérie, en octobre 2022. Mgr Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, s’est montré particulièrement conciliant en déclarant ne pas vouloir « entrer en conflit avec les autorités » et « continuer à faire du bien sans faire de bruit ».
L’Algérie est inscrite depuis 2021 dans la liste des pays à surveiller de près de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF). L’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2024 classe l’Algérie en 15e position, autrement dit dans le peloton de tête des pays les moins respectueux de la liberté de religion dans le monde.
(Sources : Centre européen pour le droit et la justice, Jubilee Campaign, 2 juillet)
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