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Au chevet des églises de France

Église Notre Dame de l'Isle, Vienne, France / © jan buchholtz, flickr.

Les États généraux du patrimoine religieux (EGPR) ont été clôturés le 18 novembre 2024 par Mgr Éric de Moulin Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), en présence de Rachida Dati, ministre de la Culture. Lancés le 12 septembre 2023 à l’initiative de l’Église catholique en France, les EGPR avaient pour objectif de dresser un état des lieux du patrimoine affecté au culte catholique en France (plus de 42 000 églises et chapelles), en déterminer les usages et empêcher sa désagrégation. Il s’agissait d’évaluer le patrimoine religieux matériel (mobilier, immobilier) et immatériel (processions, rogations, pèlerinages, etc) afin de le valoriser et de l'entretenir, tout en déterminant les « usages jugés compatibles » avec le culte. Un an d'enquête auprès des 94 diocèses de France a permis de dresser un inventaire complet de ce patrimoine (le deuxième mondial après l’Italie). Étant entendu, a souligné Mgr Éric de Moulin Beaufort dans son discours de clôture des EGPR, que « les résultats de cet inventaire ne se limitent pas à une liste. »

Cette grande enquête menée pendant un an a surtout mis en lumière la déshérence en laquelle sont abandonnées de nombreuses églises de France : 1 679 églises sont fermées depuis au moins un an. Elles sont pourtant encore officiellement affectées au culte, donc non désacralisées, bien qu’elles ne soient quasiment plus animées par une vie spirituelle et religieuse. Les causes sont nombreuses : désertification rurale, raréfaction des fidèles, insécurité, arrêté de mise en péril, travaux, crises sanitaires…

La conclusion de cette vaste enquête est sans surprise : une partie de ce patrimoine - à commencer par l’immobilier qui conditionne l’ensemble - est menacé de disparition, ce qui exige « un nécessaire effort de mobilisation », a souligné le président de la CEF. Interviewé par Aleteia, le président du Comité de pilotage des EGPR, Mgr Alain Planet, évêque émérite de Carcassonne et Narbonne, pointe les causes principales de cette situation : la désertification rurale et spirituelle. Matériellement et spirituellement, « nous avons accepté qu'une partie de la France meure » constate-t-il. Et d’expliquer : sans chrétiens qui se rassemblent, sans communauté, pas d’ecclesia (le mot latin signifie précisément « communauté »), autrement dit : pas d’église...

Les bâtiments laissés quasiment à l’abandon subissent des visites indésirables, elles aussi recensées  par cette enquête : depuis l'année 2000, 4 538 églises et autres lieux de culte catholique dans 69 diocèses ont été visés par les actes malveillants : 2 666 édifices ont été cambriolés, 1 476 dégradés, et 396 profanés.

Comment remédier à cette situation ? Les EGPR émettent des propositions afin d'aider les maires des communes (propriétaires de la majorité des édifices) à entretenir et sécuriser les lieux de culte. Notamment en permettant leur usage pour des activités profanes qui ne seraient pas contradictoires avec le culte (concerts, activités caritatives...) Afin de déterminer la pertinence et les conditions d'exécution d'un tel usage, des conventions-types et des guides pratiques sur les droits et devoirs des propriétaires et affectataires (essentiellement, les maires et les curés) ont ainsi été mis à leur disposition.

(Sources : Aleteia 18/11/2024 et 04/12/2023 ; Église catholique Conférence épiscopale de France 18/11/2024)

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