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Mort du doyen des prêtres chinois, un témoin de la foi

© Steve Webel, CC BY-NC-SA.

Il avait été ordonné prêtre en 1947, avant la conquête du pouvoir par Mao Zedong, la dictature communiste et les années terribles de la « Révolution culturelle ». Il est mort le 30 décembre 2024, dans sa 105e année. Le père Joseph Guo Fude a passé 25 années de son long sacerdoce dans les prisons chinoises.

Selon le site catholique chinois Xinde, il était l’un des 25 derniers prêtres ordonnés avant la fondation de la République populaire de Chine, en 1949. Né en 1920, il est entré au petit séminaire à l’âge de 13 ans et a assisté à l’invasion de son pays par les armées japonaises. Envoyé à Manille pour compléter ses études, il revient en Chine en 1950, alors que la vie des catholiques devient de plus en plus difficile sous le régime communiste de la « République populaire ». Il refuse de coopérer avec les nouvelles autorités pour dénoncer d’autres clercs, s’attirant l’hostilité de l’administration.

En 1959, en pleine « réforme idéologique » chinoise, il est arrêté pour « activité subversive contre l’État ». Il fait un premier séjour de huit ans et demi en prison. En 1967, époque de la « Révolution culturelle », le prêtre est de nouveau condamné, cette fois pour « espionnage à la solde de l’étranger ». Libéré en 1979, il est remis sous les verrous en 1982...

De ses longs et éprouvants séjours dans les geôles communistes, le père Fude écrivait pourtant, le jour de son centième anniversaire : « Quand je me remémore ma vie, la prison m’apparaît comme le lieu où je pouvais réfléchir, prier et grandir spirituellement. » Il assure que ses mésaventures lui ont donné la force de relever les défis de l’existence et de continuer à servir Dieu. « Mon expérience en prison m’a enseigné que les richesses terrestres sont éphémères, alors que la foi en Dieu est la seule vraie richesse. »

Mgr Lu Peisen, évêque de Yanzhou, fut l’un des élèves du défunt prêtre. Il a déclaré lors de son émouvante homélie, fleurie selon le style qu’affectionne l’Église chinoise : « Dans le fleuve long d'un siècle, il y eut un vieil homme qui utilisa sa vie comme une plume et ses années comme une encre pour écrire une belle vie de dévouement désintéressé et de fraternité (…). De sa jeunesse à ses cheveux gris, (…) il a toujours été à l'avant-garde pour prêcher l'Évangile et sauver les âmes. » L’évêque a rappelé en conclusion les mots du père Fude lui-même : « Peu importe le nombre d'épreuves auxquelles nous sommes confrontés, elles ne peuvent pas bloquer le soleil du ciel ; même la croix la plus lourde finira par se transformer en chemin vers la résurrection. »

(Sources : Asianews 3/01/2025 ; Xinde 2/01/2025 et 3/01/2025)

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