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États-Unis : pour que les écoles catholiques le restent ou le redeviennent

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Après avoir été cinq ans surintendant des écoles catholiques de l'archidiocèse de Boston, l'un des plus grands systèmes scolaires catholiques des États-Unis, Thomas W. Carroll a fondé le Catholic Talent Project. Cet organisme vise à répondre à un constat alarmant : « À l’âge de 13 ans, 50 % des enfants élevés dans des familles catholiques abandonnent leur foi, et - ce chiffre est stupéfiant -  86 % à 18 ans », écrit Thomas Carroll dans une tribune adressée au National Catholic Register. « Au lieu de diluer l’enseignement de nos écoles pour apaiser les parents non croyants, nos écoles catholiques doivent planter les graines d’un avenir plus brillant et plus fidèle pour l’Église et pour l’Amérique », insiste-t-il dans le même article. Le ton est donné : le spécialiste de l’enseignement catholique invite fermement les écoles à « redoubler d’efforts pour être catholiques ».

Peut-être s’inspire-t-il du Livre de l'Apocalyose (Ap 3,16« Aussi, puisque tu es tiède – ni brûlant ni froid – je vais te vomir de ma bouche. » Dit autrement, si la charité veut « apaiser » certains parents d’élèves non croyants, voir récalcitrants, cette charité ne saurait pour rien au monde édulcorer le dépôt de la Foi. La grande question sous-jacente à ce problème de crise de la Foi (déjà clairement identifié par Benoît XVI) est la suivante : avons-nous foi en notre Foi ? Avons-nous compris qu’elle est Parole de Vérité ? Qu’elle constitue un trésor inestimable à offrir « à temps et à contre-temps » (2 Tim 4,2) et à toutes les nations ? Le relativisme ambiant, qui affirme que toutes les religions se valent, nous fait oublier que bien des martyrs sont morts par fidélité au Christ qui est Vérité. Cette audace de la Foi mérite qu’elle ne soit pas affadie.

Les écoles catholiques américaines sont confrontées à un dilemme : transmettre la foi catholique, certes, mais aussi le fait que bien des parents y inscrivent leurs enfants « pour de nombreuses raisons qui n’ont rien à voir avec la foi. Il s’agit notamment d’un bon enseignement, de classes moins nombreuses, d’une discipline stricte, d’un environnement sûr et d’un sens de la communauté. » On vient chercher les fruits du christianisme sans en assumer l’exigence, par ignorance ou conformisme. Thomas Carroll raconte : « Un parent d'élève, lors d'une réunion scolaire, a soutenu que nous devrions rejeter tout enseignement sur la théologie du corps de saint Jean-Paul II, […] parce que (horreur !) ces enseignements “ont plus de 40 ans !” Faisant de mon mieux pour ne pas éclater de rire, j'ai répondu : “Nous croyons en beaucoup de choses qui ont plus de 2 000 ans.” »

Le directeur de Catholic Talent Project, fort de son expérience, propose donc quelques pistes pour que les écoles catholiques le restent ou le redeviennent de façon plus rigoureuse, mais aussi fière et joyeuse :

Les responsables des établissements catholiques doivent être d’authentiques « témoins de la foi », des « modèles pour les enfants. » Le programme scolaire doit « refléter pleinement la contribution de la tradition intellectuelle catholique » dans le domaine culturel et anthropologique. Trop d’écoles ont un cours de religion, relégué au rang de « note de bas de page », consacrant le reste des apprentissages à une vision laïque.

 Le politiquement correct n’a pas sa place dans la vision de Thomas Carroll. Il recommande d’ « embrasser la vérité et non le relativisme, [de] considérer les individus comme des créations de Dieu et non pas simplement comme des membres de groupes identitaires ; et [de] défendre la dignité humaine de toutes les vies, de la conception à la mort naturelle, quelles que soient les valeurs de la culture populaire. » Il préconise aussi que les enfants puissent fréquenter des personnes consacrées fiables pour favoriser les vocations. Tous ces conseils reposent sur une expérience de notre foi catholique joyeuse et libératrice.

(Sources : ncregister.com, janvier 2025, catholictalentproject.org)

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