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Rome approuve la dévotion à Notre-Dame-de-la-Miséricorde à Pellevoisin

Statue placée en 1877 dans la chambre des apparitions d'Estelle Faguette. / © Esves-37240, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons.

Le dicastère pour la Doctrine de la foi a rendu public le 30 août un décret « nihil obstat » (« rien ne s’oppose ») favorable à la dévotion mariale au sanctuaire de Pellevoisin (localité située au nord du département de l’Indre). Une annonce accueillie avec joie par le diocèse de Bourges et les nombreux fidèles amis du sanctuaire qui célébrera, en 2026, le 150e anniversaire de la guérison surnaturelle d’Estelle Faguette, une pauvre servante à laquelle la Vierge Marie serait apparue à quinze reprises en 1876. Une messe d’action de grâce -précédée par la présentation de la lettre du préfet du Dicastère- sera célébrée par Mgr Jérôme Beau, archevêque de Bourges, sur l’esplanade du sanctuaire, le dimanche 22 septembre à 15 h.

« Bien qu’il ne soit pas dans les habitudes de ce dicastère de se prononcer sur le caractère surnaturel ou l’origine divine des phénomènes surnaturels et des prétendus messages, les paroles qu’Estelle attribue à la Vierge Marie ont une valeur particulière permettant d’entrevoir une action de l’Esprit Saint au cœur de cette expérience spirituelle. » Dans la lettre qu’il a adressée à l'archevêque de Bourges, le 22 août, avec l’approbation du Pape, le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, assure non seulement qu’« il n’y a pas d’objections doctrinales, morales ou autres à cet événement spirituel» auquel les fidèles «peuvent donner leur assentiment avec prudence […] mais qu’au contraire la dévotion dans ce cas, déjà florissante, est particulièrement recommandée à ceux qui veulent librement y adhérer. » Le cardinal y voit en effet « un chemin de simplicité spirituelle, de confiance et d’amour » qui « sera assurément un bien pour toute l’Église ».

Ce décret de « nihil obstat » couronne le travail d’une commission théologique pluridisciplinaire, montée en 2021 par Mgr Beau à la demande du dicastère pour la Doctrine de la foi. Elle-même faisait suite au souhait de la Conférence des évêques de France d’ouvrir la cause en béatification d’Estelle Faguette, la voyante de Pellevoisin.

Estelle Faguette (1843-1929) est moins connue que ses contemporaines, Bernadette Soubirous  (1844-1879) et Thérèse Martin (1873-1897). Elle aussi, comme Bernadette de Lourdes, est née dans une famille très pauvre. Comme Bernadette de Lourdes et Thérèse de Lisieux, Estelle sera éprouvée par la maladie. Travaillant très tôt comme blanchisseuse puis domestique, elle tombe gravement malade. Ce qui la préoccupe n’est pas tant le risque mortel qu’elle encourt mais de ne plus pouvoir subvenir aux besoins de ses parents. Elle confie ce souci à la Vierge Marie dans une lettre où elle lui demande en toute simplicité et confiance, sa guérison… Celle-ci lui sera accordée après une cinquième apparition (sur quinze) au cours de l’année 1876, guérison qu’Estelle, en catholique éclairée, n’attribue pas à la Vierge, mais à son Fils, le Christ, répondant à l'intercession de sa Mère. De fait, souligne le préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, l’expérience dont témoigne Estelle est mariale, « mais en même temps elle demeure fortement christologique ». Ainsi, « la grande demande de la Vierge à Estelle est qu’elle répande le scapulaire avec l’image du Cœur du Christ, et son grand message est l’invitation à se tourner vers le Cœur aimant du Seigneur. »

La vie d'Estelle s'est déroulée dans l'humilité au milieu de nombreuses épreuves, accusations et calomnies. Entrée en 1925 dans le Tiers-Ordre dominicain, elle meurt à Pellevoisin le 23 août 1929, à près de 86 ans. Dans les messages qu’Estelle a rapportés, la Vierge lui manifeste une immense tendresse avec des paroles d'encouragement : « Ne crains rien, tu es ma fille » ; « Si tu veux me servir, sois simple » ; « Courage » ; « Je serai invisiblement près de toi […] Tu n’as rien à craindre » ; « Je choisis les petits et les faibles pour ma gloire. » Il y a aussi des exhortations au calme et à la paix intérieure : « Du calme, mon enfant, patience, tu auras des peines, mais je suis là » ; « Je voudrais que tu sois encore plus calme [...] Tu as besoin de te reposer. » La même invitation est adressée à toute l'Église : « Dans l'Église, il n'y a pas ce calme que je désire. » Un message qui reste d’une pleine actualité...

(Sources : Vatican News 30/08/2024 ; La Croix 02/09/2024)

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