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L’Université Pontificale Catholique du Pérou déprogramme une pièce de théâtre jugée blasphématoire

©DR

Le 14 janvier 2025, une vive polémique a éclaté à Lima concernant une pièce de théâtre présentant des images blasphématoires de la Vierge Marie. Le spectacle a été déprogrammé, à l’indignation des mouvements LGBT péruviens qui crient à la censure. Le cadre de cette affaire n’est autre que l’Université Pontificale Catholique du Pérou qui avait programmé cette représentation avant de faire marche arrière.

L’affiche de la pièce représente un homosexuel fardé, voilé de dentelle transparente noire, auréolé, et portant sur sa poitrine un cœur rayonnant. L’auréole et le cœur sont clairement des symboles religieux catholiques, notamment le Cœur Immaculé de Marie. La pièce s’intitule « María Maricón », c’est-à-dire « Marie pédé » (sic !). Son créateur, Gabriel Cárdenas Luna, s’explique : « María Maricón est une œuvre scénique ‘témoignage’ qui explore le conflit entre la religion et le genre à travers la déconstruction de différentes vierges et saints catholiques. » L’auteur « défie les normes établies et célèbre la diversité. » Il affirme qu’il a été formé pendant 14 ans sous les normes sexistes et oppressives de la religion catholique. « Ce sont les mêmes catholiques qui m'ont dit que je ne pouvais pas en être un parce que j'avais des commentaires différents et qu'il ne pouvait pas y avoir d'homosexuel dans la paroisse », regrette-t-il. Le jeune réalisateur décrit le thème de sa pièce théâtrale : « J'utilise les vierges et les saints dont j'ai été ou suis dévot (...) pour qu'ils me soutiennent sur scène pour pouvoir raconter mes expériences d'homosexuel dans une Lima sexiste où j'ai été victime de discrimination à plusieurs reprises. » Gabriel Cárdenas écrit sur son compte Instagram : « L’art LGBT au Pérou […] résiste. […] C’est une nécessité. »

Dans cette affaire, les plaidoyers de ces « artistes », limités à l’expression émotionnelle de leur souffrance, trahissent la vacuité de leur argumentaire intellectuel et l’obscénité absurde de leur slogan : « Sors ton chapelet de mes ovaires ».

La première était annoncée pour le 30 janvier 2025. Elle n’aura pas lieu car – scandale pour les mouvements LGBT – « l’œuvre » a été censurée. Des catholiques se sont réunis devant l’université de Lima avec une statue de la Vierge Marie pour prier le chapelet en réparation. Notre Dame de Fatima a, en effet, demandé à sœur Lucie, le 10 décembre 1925 à Pontevedra, de pratiquer la dévotion des cinq premiers samedis du mois en réparation pour cinq types de blasphèmes dont « les offenses de ceux qui l'outragent directement dans les saintes images. »

La conférence des évêques du Pérou a fait part de son indignation pour ce programme. Elle rappelle que la liberté d’expression n’est pas « un droit absolu et qu'elle a des limites, surtout lorsqu'elle entre en conflit avec d'autres droits, comme la liberté religieuse, la foi et la dévotion du peuple péruvien ». Le cardinal Castillo, archevêque de Lima et grand chancelier de l’université, constatant des choix contraires à l’esprit fondateur de l’établissement, exhorte l’université à revenir aux enseignements catholiques en évitant ce qui encourage « la superficialité, la légèreté et l'indifférence ». Il exige des excuses de sa direction. Le monde politique s’est officiellement offusqué de l’affaire et a annoncé des mesures correctives pour faire respecter la liberté religieuse. « À quel point cette université est-elle catholique ? Juste de nom ? Ils devraient l'appeler autrement... c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase », avait déjà déclaré Rafael López Aliaga, le maire de Lima, à l’occasion du Festival du Film LGTB.

(Sources : aciprensa.com, janvier 2025, infobae.com)

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