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Libération de 127 prisonniers grâce à la médiation du Vatican

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Le 14 janvier 2025, le ministère cubain des relations extérieures a annoncé que « le président Díaz-Canel a adressé une lettre au Souverain Pontife dans laquelle, dans l’esprit du Jubilé ordinaire de l’année 2025 […], il a informé le pape François de la décision de concéder la libération de 553 personnes condamnées. […] [Elles] recevront progressivement leurs prestations respectives. » Dès le lendemain, 127 prisonniers ont effectivement été libérés, dont l’opposant politique José Daniel Ferrer, arrêté lors des manifestations massives de juillet 2021.

Donaida Pérez Paseiro, arrêtée également en juillet 2021 et libérée avec le groupe des 127 personnes, affirme qu’ils ont été « monnaie d’échange », pour que « Cuba soit retirée de la liste des pays terroristes. » En effet, l’administration Biden a retiré Cuba de la liste noire des pays soutenant le terrorisme, juste avant le retour au pouvoir de Donald Trump. Or, il y a quatre ans, l’administration Trump avait ajouté Cuba à cette liste en fin de mandat... Ce yoyo agace La Havane, mais semble permettre aux diplomaties d’avoir une variable d’ajustement. Le Vatican, poursuivant une politique de bienveillance et « d’espérance » envers les prisonniers et cherchant à garder le contact avec le régime cubain, a ainsi demandé à Washington de retirer Cuba de cette liste noire, pour permettre la libération des prisonniers.

La demande de libération des manifestants de 2021 à Cuba avait déjà été plaidée par l’envoyé du pape, le Cardinal Stella, lors de son voyage à La Havane en février 2023 pour la commémoration des 25 ans de la visite de saint Jean-Paul II sur l’île. Puis le Saint-Siège a poursuivi un long travail diplomatique, notamment lors de la visite du président cubain en juin 2023.

Le Pape se réjouit de ces libérations : « Il s’agit d’un geste de grande espérance qui concrétise une des intentions de cette année jubilaire. » Une année jubilaire est depuis les temps bibliques l’occasion d’exercer la clémence pour le relèvement des hommes. La bulle d’indiction du pape François « Spes non confundit » rappelle le fondement scripturaire de la démarche jubilaire, en citant Lv 25, 10 : « Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays. » Le Pape François « propose aux gouvernements de prendre, en cette Année Jubilaire, des initiatives qui redonnent espoir ; des formes d’amnistie ou de remise de peine visant à aider les personnes à retrouver confiance en elles-mêmes et dans la société. »

Si le gouvernement communiste cubain affirme libérer des centaines de prisonniers « dans l’esprit du Jubilé ordinaire de l’année 2025 », il cherche surtout à sortir du collimateur américain, les prisonniers étant une « monnaie d’échange ». Citée par le journal Le Monde, l’ONG Justicia 11J affirme que les « libérations » sont en réalité des remises en « liberté conditionnelle ».

L’Observatoire cubain des droits de l'homme recense 936 cas de violation de la liberté religieuse à Cuba, en 2023. Les manifestations de juillet 2021 furent l’expression d’un peuple cubain privé de liberté et épuisé par les pénuries alimentaires et de médicaments, les queues interminables pour avoir un poulet, tandis que les coupures d’électricité empêchent la cuisson du peu de riz distribué. Depuis, la situation n’a guère évolué. En 2024, des processions religieuses du Vendredi Saint furent interdites.

Le pouvoir cubain n’a pas brisé la résistance des prisonniers qui viennent d’être libérés comme Donaida Pérez Paseiro. Elle témoigne : « J’espère avoir bientôt mon mari et mes frères de lutte dans la rue. Nous sommes ici, nous continuerons à nous battre pour la liberté de Cuba. »

(Sources : ncregister.com, janvier 2025, vatican.va, zenit.org)

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