Les vraies richesses d’un pays catholique selon François
600 000 personnes, soit la moitié de la population du Timor oriental, attendaient le pape François lors de sa visite dans ce petit pays très catholique. Le gouvernement avait décrété fériés les trois jours de la visite (9-11 septembre) du Souverain pontife. Chacun de ses déplacements a donné lieu à des scènes de liesse populaire.
Le pape François a délivré un message optimiste dans ses discours. Alors que le pays est souvent présenté comme le plus pauvre des pays d’Asie, en raison de la faiblesse de son PNB, le Souverain Pontife a insisté sur ses richesses : « Quelle est la meilleure chose que le Timor possède ? Le bois de santal ? la pêche ? Non, la meilleure chose qu’il ait c’est son peuple ! » Il a appelé ce peuple original, le seul d’Asie majoritairement catholique avec les Philippins, à se méfier de ceux qui veulent changer sa culture. « Ne vous approchez pas des crocodiles car ils mordent, et ils mordent fort », a-t-il dit, faisant allusion aux puissances étrangères attirées par les ressources naturelles du pays.
Le Timor oriental, plus jeune pays d’Asie puisque son indépendance n’a été définitivement acquise qu’en 2002, a une histoire fortement marquée par les conflits durant le XXe siècle. Cette histoire troublée explique l’attachement de la population au catholicisme. Lorsqu’en 1975, la colonisation portugaise a pris fin, le pays a été aussitôt annexé par l’Indonésie voisine. Une répression impitoyable s’est abattue sur la population du Timor, au point qu’un quart d’entre elle a été exterminée.
Dans ces périodes terribles, la religion a été le recours des populations maltraitées et une partie d’entre elles se sont converties au christianisme par opposition aux occupants indonésiens majoritairement musulmans. C’est à présent une nation souveraine, riche de sa jeunesse – l’âge médian est de 19 ans – et qui doit se rebâtir après les multiples destructions qu’elle a connues par le passé. Les défis qu’elle a à relever sont essentiellement l’accès à l’éducation et la sortie de la pauvreté. Au regard de ce passé tourmenté, il est très encourageant de constater que de nombreux Indonésiens se trouvaient parmi la foule qui accueillait le pape, côte à côte avec les citoyens du Timor.
Le pape François a enjoint les prêtres à accomplir leur sacerdoce au profit des plus pauvres. Paraphasant l’Évangile, il a assuré : « Jésus ne dit pas : venez à moi car vous avez reçu les sacrements, mais venez à moi car vous avez pris soin de moi. »
(Sources : Asianews, 10/9/2024)
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