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« Respectez le choix du peuple ! » exhortent les évêques du Venezuela

Nicolás Maduro, Président du Venezuela / © Kremlin.ru, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons.

Dans une déclaration publiée le 9 janvier, la présidence de la Conférence épiscopale vénézuélienne appelle au respect de la volonté populaire et à la fin des persécutions par le régime de Nicolas Maduro. « Comme nous l'avons déjà dit, le peuple vénézuélien, dans l'exercice de la souveraineté garantie par la Constitution (article 5), a exprimé, par sa participation et son vote aux élections présidentielles du 28 juillet, son choix clair et décisif en faveur de la démocratie. Cette décision doit être respectée », affirment les évêques. Ils réitéraient ainsi l’appel qu’ils avaient lancé, en octobre 2024, au Conseil national électoral pour qu'il « publie en détails les résultats du processus électoral qui s'est déroulé le 28 juillet et qui a montré la volonté de changement du peuple vénézuélien, conformément à la Constitution et à la loi. »

A l’issue de l’élection présidentielle de juillet 2024, le Conseil national électoral avait en effet proclamé le président sortant vainqueur du scrutin avec 52 % des voix, mais sans publier les procès-verbaux. Cette proclamation avait provoqué dans tout le pays, des manifestations férocement réprimées :  28 morts, plus de 200 blessés, et 2 400 personnes arrêtées pour « terrorisme » dont des dizaines d’enfants.

Ce nouvel appel des évêques est lancé alors que le Venezuela est de nouveau sous haute tension, à l’occasion de l'investiture de Nicolas Maduro devant l’Assemblée nationale, le 10 janvier. La figure de proue de l’opposition, Maria Corina Machado, a été brièvement arrêtée le 9 janvier, à Caracas, alors qu'elle quittait une manifestation contre l'investiture de Maduro. Des coups de feu auraient été tirés sur le cortège de motos qui l’accompagnaient selon un message posté sur X (ex.Twitter) par son équipe. C’était la première apparition publique de Maria Corina Machado depuis les manifestations de l’été dernier. Elle avait déclaré ne vouloir « manquer pour rien au monde (le) jour historique » de cette nouvelle manifestation. Envisageant son arrestation, elle avait confié à l’AFP : : « Si quelque chose m’arrive, la consigne est très claire (...), personne ne négociera la liberté du Venezuela contre ma liberté. »  

Cette fois, le pouvoir dictatorial de Maduro semble avoir plié devant les protestations internationales qui ont répondu à cette arrestation arbitraire. « Aux forces de sécurité qui l’ont enlevée, je dis : ne jouez pas avec le feu », avait averti sur X le candidat à la présidentielle de l’opposition vénézuélienne Edmundo Gonzalez Urrutia, exilé en Espagne mais qui achevait une tournée internationale. Il avait réclamé, « en tant que président élu », la « libération immédiate » de Maria Corina Machado. Le gouvernement espagnol avait pour sa part exprimé son « inquiétude » et sa « condamnation totale » après l’arrestation de l’opposante. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, s’était dit, lui aussi, « profondément inquiet » de la détention d’opposants politiques au Venezuela. L'Union européenne avait appelé également à la fin de la répression à l’issue du Conseil européen du 17 octobre : les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont exprimé leur préoccupation face à « la situation au Venezuela et aux violations des droits de l'homme dénoncées après les élections présidentielles du 28 juillet 2024. » Ils ont exhorté les autorités vénézuéliennes à « respecter la volonté démocratique du peuple vénézuélien et à mettre fin à la violence, à la répression et au harcèlement de l'opposition et de la société civile », tout en exigeant la libération des prisonniers politiques et en affirmant que les présidents des États qui composent l'Union européenne n'accepteront et ne reconnaîtront que « des résultats complets et vérifiables de manière indépendante ».

Dans leur dernier message, les évêques réaffirment leur engagement « à accompagner le peuple vénézuélien dans ses joies et ses souffrances, et à contribuer, par l'action évangélisatrice quotidienne, à faire régner dans notre pays le respect de la dignité de la personne, la vérité, la justice, l'état de droit, la liberté et la paix ».

(Sources : Le Figaro, 9/01/2025 ; Radio Vatican, 26/08/ 2024 ; Vatican News 18/10/2024 et 9/01/2025)

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