50ème anniversaire de la canonisation de sainte Elisabeth-Ann Seton
Le 4 janvier 2025, Monseigneur William E. Lori, archevêque de Baltimore, a présidé la messe d’ouverture des célébrations du 50ème anniversaire de la canonisation de sainte Elisabeth-Ann Seton, à Emmitsburg, dans le Maryland. Entre le 4 janvier, jour de sa fête, et le 14 septembre, jour anniversaire de sa canonisation en 1975 par Paul VI, de nombreux événements sont prévus. Une exposition, inaugurée dans le musée du sanctuaire, permet de « comprendre l'ampleur de l'influence de Mère Seton à l'époque et sa pertinence aujourd'hui ». Cette femme issue des milieux protestants aisés de New-York au tournant des XVIIIème et XIXème siècles, mariée, mère de cinq enfants, veuve, convertie au catholicisme et fondatrice d’ordre, est la première native américaine canonisée par l’Église catholique.
Selon Rob Judge, directeur exécutif du sanctuaire de Seton, 2025 est une opportunité pour mieux connaître cette sainte et pour « la rechercher comme intercesseur et modèle de sainteté personnelle. » Le sanctuaire organise un programme pour les 200 paroisses et écoles placées sous son patronage, afin de soutenir sa dévotion : une route de pèlerinage de 350 km vers le sanctuaire en juin, des supports d’évangélisation montrant l’impact de Mère Seton sur les fidèles encore aujourd’hui, ainsi que le programme « Graine d’espoir » qui propose « des retraites aux personnes vivant dans la pauvreté ». Le 14 septembre sera « journée de la joie » avec messe, musique et prières au sanctuaire.
Elisabeth-Ann perd sa mère à trois ans, en 1777. Son père, chirurgien et responsable santé du port de New-York, se remarie. Mais la belle-mère ne s’embarrasse pas de la fillette. Elle sera élevée ailleurs, privée aussi de son père. Elle grandit dans l’église épiscopalienne et reçoit l’éducation et l’instruction des milieux aisés. Elle épouse William Magee Seton, fils d’un riche armateur. De leur mariage naîtront cinq enfants. Mais l’infortune finit par frapper : les conséquences de la Révolution française et du blocus anglais rendent les traversées de l’Atlantique périlleuses : l’entreprise des Seton périclite et William contracte la tuberculose. Son associé et grand ami italien Filippo Filicchi l’invite, avec son épouse, à venir bénéficier du bon climat de Livourne, espérant sa guérison. Mais William meurt à Pise en 1803. Elisabeth-Ann se retrouve veuve à 29 ans, en terre étrangère, avec 5 enfants en bas âge et une faillite. Les Filicchi l’accueillent avec une bonté bouleversante. Elisabeth-Ann était habituée au mépris envers les misérables « papistes » : les catholiques américains sont souvent le rebus de la bonne société protestante américaine, tenus pour incultes et pouilleux. Mais la foi catholique des Filicchi, leur charité, leur profonde compassion vont toucher le cœur d’Elisabeth-Ann. La découverte de l’Eucharistie achève sa complète conversion.
Elle rentre aux États-Unis en pleine connaissance de cause : sa conversion la rend paria de sa famille. Mais les épreuves n’auront pas raison de cette femme courageuse et fidèle. Des catholiques irlandais et français pauvres et peu instruits arrivent à Baltimore, où tout est à faire en matière d’œuvres de charité. En 1808, Mgr Dubourg, évêque de Baltimore, invite Elisabeth-Ann Seton à s’installer à Emmitsburg (Maryland) afin d’ouvrir une école catholique pour filles. Mère Seton fonde les Sœurs de la charité de Saint Joseph, liées spirituellement aux filles de la Charité de saint Vincent de Paul. Elle meurt en 1821. C’est de sa communauté que parlera la Sainte Vierge à sainte Catherine Labouré lors de l’apparition de 1830 : « Il y aura une communauté qui demandera à être réunie à la vôtre. Dites qu’on la reçoive. Ce n’est pas l’usage mais je l’aime. Dieu la bénira et elle jouira d’une grande paix. »
Les festivités du cinquantième anniversaire de la canonisation de Mère Seton laissent espérer une grande fécondité.
(Sources : ncregister.com, janvier 2025, vaticannews.va, aleteia.org)
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