Interdiction de prier en public au Québec ? Les évêques réagissent.
« Prier n’est pas dangereux », affirme Mgr. Martin Laliberté, Président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, dans sa lettre ouverte du 9 décembre 2024 sur la prière dans l’espace public. Elle répondait à une déclaration de François Legault, premier ministre du Québec, dans laquelle il envisageait d’« interdire la prière en public ». « Voir des gens prier dans les rues, dans les parcs publics, ce n'est pas quelque chose qu'on souhaite au Québec », avait-il affirmé.
« Une telle interdiction serait inapplicable » soutient Mgr. Laliberté. En effet, comment définir la prière en public ou la vocation d’un espace public ? « Les parcs publics accueillent toutes sortes de pratiques […] : pensons à une partie de [baseball ou de foot]. Que certaines de ces pratiques revendiquent une dimension spirituelle ou religieuse plus ou moins affirmée est tout autant légitime. Si cela est interdit, qui vérifiera par exemple le niveau d’adhésion d’une personne effectuant une salutation au soleil dans un cours de yoga ? » À ces arguments, l’évêque ajoute le fait qu’« un groupe religieux peut organiser un rassemblement public pour d’autres fins que la prière [collecte de fonds par exemple]. Cherchera-t-on alors à s’assurer qu’aucune prière n’est récitée ? »
Mais la racine du problème est-elle bien désignée par la hiérarchie catholique ? Mgr. Laliberté reconnaît que « les pratiques visées par une telle proposition d’interdiction ne sont pas toutes les actions publiques de personnes croyantes, mais celles de groupes religieux minoritaires qui sont perçus comme différents et, pour cette raison, menaçants pour l’identité québécoise. » La suite de sa lettre se concentre sur les notions d’identité de peuple, de dialogue inter-religieux et de résilience. Mais le vrai problème est passé sous silence : l’islam ! Si l’Église reste presque muette sur ce sujet, l’État laïc ne mâche pas ses mots, s’agissant notamment de l’islam à l’école.
« On a vu des enseignants implanter des concepts religieux islamistes dans les écoles. Des enseignants qui interdisent aux filles de faire du sport, entre autres. Des enseignants, on le voit encore ce matin, à Laval, qui disent des prières dans les classes de nos écoles », a déclaré M. Legault, qui ajoute : « Aujourd'hui, je veux envoyer un message très clair aux islamistes. Nous allons nous battre et nous n'accepterons jamais, jamais, que des gens tentent de ne pas respecter les valeurs qui sont fondamentales pour le Québec. »
Ces incantations montrent l’imbroglio de pièges dans lequel tombent nos sociétés occidentales. Car de quelles « valeurs » parle le Premier ministre ?
Le journal canadien La Presse dresse la liste des « atteintes à la laïcité » constatées dans l’école secondaire Saint-Maxime de Laval : on prie pendant les heures de cours, les enseignants maghrébins parlent arabe en salle des professeurs ou aux élèves, on motive des retards pour aller à la mosquée, etc. Mais deux points irritent particulièrement une certaine laïcité wokiste : en effet, ces mêmes élèves musulmans qui se permettent d’être en retard à l’école pour raison de mosquée, s’autorisent aussi de créer un grand désordre pour lutter contre «l’éducation sexuelle» qui y est enseignée, et demeurent en particulier intolérants à l’homosexualité, telle qu’elle est présentée par l’école publique…
On l’a compris, trois forces tectoniques entrent en collision : l’islam conquérant, la laïcité militante et le christianisme en crise. Il est à craindre que la promotion « d’un vivre-ensemble apaisé sur le territoire d’un État laïc » soit quelque peu utopique. N’avons-nous pas 1000 raisons de croire que ce n’est pas le « vivre-ensemble » qui nous apaisera, mais bien « la vérité qui nous rendra libres » (Jn 8, 32) ?
(Sources : catholicnewsagency.com 12/2024, evequescatholiques.quebec, cbc.ca, lapresse.ca)
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