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François en Corse, premier pape dans l’Île de Beauté

Corse-du-Sud / © CC0 Myrabella, Wikimedia Commons.

« Papa Francescu in Corsica » annoncent en langue corse les affiches diffusées par le diocèse d’Ajaccio. L’événement est d’importance pour les Corses : jamais un pape ne s’était rendu dans l’« Île de Beauté » avant le pape François, ce dimanche 15 décembre 2024. Sauf empêchement de dernière heure (François aura 88 ans deux jours après cette visite), ce devrait être le 47ème voyage apostolique du Saint-Père et le troisième sur le sol français, après Strasbourg (2014) et Marseille (2023).

Le Pape a été invité par le cardinal archevêque d’Ajaccio, Mgr François-Xavier Bustillo, à conclure, ce dimanche matin, un colloque sur « la religiosité populaire en Méditerranée » au Palais des congrès et d’exposition d’Ajaccio, et à présider, l’après-midi, la messe dominicale sur la place d’Austerlitz d’Ajaccio, dans le théâtre de verdure U Casone. Une trentaine d’évêques français et entre 80 000 et 120 000 fidèles étaient attendus à Ajaccio. Enfin de journée, un entretien entre le Pape et le président de la République Emmanuel Macron était prévu à l’aéroport d'Ajaccio avant le retour du Saint-Père à Rome. Le thème de la visite apostolique est donné par cette phrase tirée des Actes des apôtres ; « Jésus venait en faisant le bien » (Ac 10,38).

Mgr François Bustillo a été nommé par le pape François évêque d’Ajaccio en mai 2021, puis créé cardinal en septembre 2023. Les deux hommes s’apprécient et peuvent échanger en espagnol, leur langue maternelle (François Bustillo est né à Pampelune, au Pays basque espagnol, mais a étudié en France). L’un et l’autre sont particulièrement sensibles au thème de la religiosité populaire - le thème de la dévotion populaire du Sacré-Cœur est au centre de la dernière encyclique du pape, Dilexit nos. Elle reste particulièrement vivace en Corse avec ses confréries (associations laïques dédiées à différentes dévotions), processions, portements de croix, etc. comme le soulignait le cardinal dans un entretien à La Croix (23 novembre): « Il y a ici une visibilité du sacré dans l’espace public qui ne pose aucun problème. Il n’y a aucune crainte de manifester la foi chrétienne d’une manière simple, non idéologique, et non culpabilisatrice. » Il ajoutait : « Le propre de la piété populaire est d’unifier et non de diviser. […] Si une procession est organisée, c’est pour rassembler des personnes qui n’ont pas les mêmes opinions politiques, ceux qui croient et ceux qui croient moins. Tous viennent et respectent la tradition. C’est un atout assez extraordinaire. »

(Sources : Vatican News ; La Croix 23/12/2024)

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