Actualité en bref 

Un nouveau cardinal à Téhéran

Cardinal Joseph Mathieu, archevêque latin de Téhéran-Ispahan.

« Un instrument de paix » dans l’un des pays qui se tient au cœur de la crise du Moyen-Orient, voilà comment se définit le désormais cardinal Joseph Mathieu, archevêque latin de Téhéran-Ispahan. Il accompagne un petit peuple de quelques milliers de catholiques expatriés. Ils vivent aux côtés des communautés chrétiennes historiques, assyro-chaldéennes et arméniennes auxquelles s’ajoutent des protestants. Les statistiques officielles font état d’une centaine de milliers de chrétiens en comptant toutes les communautés. Bien entendu, ce nombre ne prend pas en compte les musulmans convertis au christianisme, qui vivent dans une clandestinité totale.

Le cardinal Joseph Mathieu assure que le « petit troupeau » de catholiques latins auquel il appartient à un rôle fondamental à jouer pour la paix. L’Iran traverse une crise politique et sociale aggravée par les conflits au Moyen-Orient. L’armée israélienne a frappé à de nombreuses reprises le Hezbollah soutenu par l’Iran et les dirigeants iraniens sont contraints de contre-attaquer pour demeurer crédibles. Les Gardiens de la Révolution et les Mollahs font de la lutte contre Israël une cause nationale. Mais, se faisant, ils alimentent le conflit et confirment aux yeux du monde qu’ils représentent un danger pour la paix.

Pourtant, « contrairement aux clichés véhiculés par les médias occidentaux, les Iraniens ne sont pas que barbes et hijabs », assure le nouveau cardinal. Lui, prêtre né en Belgique et ordonné en 1989, il a trouvé auprès de ce peuple un accueil qu’il décrit comme « chaleureux ». Il ne faut pas confondre les Iraniens et ceux qui les dirigent, assure-t-il, en se gardant d’aborder la question épineuse de la liberté religieuse. 

En effet, les chrétiens, qui ont théoriquement le droit de pratiquer leur foi, doivent le faire sans la moindre forme de prosélytisme. Pour mettre une cloison étanche entre eux et la majorité musulmane de la population, il leur est interdit de dire publiquement la messe, d’écrire leur catéchisme ou de parler de leur foi en farsi, la langue officielle iranienne. Ceux qui renseigneraient des musulmans sur la doctrine chrétienne s’exposeraient aux pires ennuis de la part de la police religieuse.

(Source : Asianews 7/10/2024)

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