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Pourquoi le pape François souhaite la béatification de Baudouin, roi des Belges

Roi Baudouin de Belgique en 1960 / Anefo, CC0, via Wikimedia Commons.

Ce fut la grande surprise des trois jours de la visite apostolique du Pape en Belgique (du 26 au 29 septembre). Accueilli le 27 septembre par la reine Mathilde et le roi Philippe au château de Laeken, le pape François s’est rendu dans la crypte royale de l’église Notre-Dame. Après s’être recueilli devant la tombe du roi Baudouin, il s’est exprimé devant les quelques personnes présentes, notamment le roi Philippe et la reine Mathilde, pour saluer le courage dont a témoigné le défunt roi, lorsqu’il a choisi de « quitter son poste de Roi pour ne pas signer une loi meurtrière » - désignant ainsi la loi libéralisant l’avortement.

Deux jours plus tard, le dimanche 29 septembre, à l’issue de la « messe géante » célébrée au stade Roi Baudouin devant 40 000 fidèles, le pape François a prié l’Angélus avec la foule. À la surprise générale, il a conclu cette prière par une annonce destinée non seulement à l’Église en Belgique mais à l’Église universelle : « Je voudrais maintenant vous donner une nouvelle. À mon retour à Rome, je lancerai le procès en béatification du roi Baudouin : que son exemple d’homme de foi éclaire les gouvernants. Je demande aux évêques belges de s’engager pour faire avancer cette cause », a-t-il ajouté à l’intention d’un épiscopat plus que discret sur ce sujet et désireux avant tout d’éviter les vagues alors qu’il est toujours empêtré dans des affaires de mœurs, elles aussi dénoncées sans ambages par le pape François.

Mais en quoi le roi Baudouin peut-il éclairer les gouvernants ? Le pape François n’en a pas fait mystère : il s’agit de présenter comme modèle de sainteté pour le monde politique celui qui, en mars 1990, s’était mis temporairement en « impossibilité de régner » pour ne pas avoir à ratifier la loi légalisant l’avortement. On imagine la stupeur générale - embarras des uns, fureur des autres - provoquée par cette annonce qui survient alors que des discussions sont en cours en Belgique pour un nouvel allongement du délai légal de l'IVG…

Mais le pape François n’est pas du genre à se laisser intimider. Interrogé par des journalistes dans l’avion qui le ramenait à Rome, il n’a pas hésité à qualifier le roi de « saint » en rappelant son geste courageux. « Cet homme est un saint et le processus de béatification se poursuivra », a-t-il insisté. Rapportés par La Croix, les termes utilisés par le souverain pontife sont d’une crudité typiquement « bergoglienne » : « Le Pape a à nouveau parlé d’une "loi meurtrière", en insistant sur l’attitude du roi Baudouin [...] Il faut en avoir dans le pantalon pour faire ça, a-t-il estimé. Il l’a fait car c’est un saint, le procès de béatification va aller de l’avant », a-t-il assuré. « Un avortement est un homicide ! », a-t-il dit, qualifiant une nouvelle fois « les médecins qui se prêtent à cela » de « sicari » (« tueurs à gages », en italien) ».

(Sources : Zenit, 30/09/2024 ; Aleteia ; La Croix, 29/09/2024)

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