Actualité en bref 

Liban : rester et espérer

Drapeau libanais / © Guillaume Piolle, CC BY 3.0, Wikimedia.

Selon Medair, une organisation non gouvernementale chrétienne internationale d’aide humanitaire, un million de Libanais auraient déjà été déplacés par les interventions militaires israéliennes depuis le début du mois de septembre. Les bombardements, fatals à Hassan Nasrallah, le guide du Hezbollah, auraient tué 105 personnes durant la seule journée du dimanche 29 septembre. Mardi 1er octobre, l’armée israélienne pénétrait sur le territoire libanais, confirmant les craintes de ceux qui prévoyaient cet évènement et en craignaient les conséquences. Ainsi, Marielle Boutros, maronite libanaise responsable du Moyen-Orient pour l’Aide à l’Église en Détresse, redoutait une telle incursion. Selon elle, elle pourrait provoquer une nouvelle guerre civile entre les factions libanaises, certaines d’entre elles pouvant s’allier avec l’armée israélienne, d’autres avec le Hezbollah.

À seulement 6 kilomètres de la frontière israélienne, Sœur Maya El Beaino assure qu’elle ne quittera pas les chrétiens qui choisissent de rester sur place. Son couvent Saint-Joseph d’Ain Ebel est devenu le refuge des quelques 9 000 chrétiens qui demeurent sur place, malgré les conditions critiques. Au téléphone, entre les détonations, on l’entend expliquer : « Ici, il n’y a pas d’hôpital à proximité et nous n’avons que trois heures d’électricité par jour. Cela signifie : pas d’eau, pas d’internet, pas moyen de joindre la Croix-Rouge ! »

Elle rappelle que si le Liban s’est massivement vidé de ses chrétiens ces dernières années – tout particulièrement depuis l’explosion du port de Beyrouth d’août 2020 – d’autres, encore nombreux, ont choisi de rester. Ils craignent de perdre leurs maisons et leurs terres pour toujours s’ils ne font pas acte de présence durant ces temps terribles et décisifs, explique-t-elle. Une partie de ces chrétiens avaient trouvé refuge à Beyrouth avant de revenir sur leurs terres ancestrales. Ils ne supportaient plus la séparation d’avec leurs familles ou ne pouvaient plus soutenir le coût de la vie dans la capitale libanaise.

Ils craignent à présent d’être emporté par cette guerre, alors qu’ils se retrouvent en plein dans la zone d’opération. Entre autres problèmes, l’utilisation du phosphore blanc par l’armée israélienne - qui a déjà été documentée par le passé - causerait des dommages à très long termes sur les cultures agricoles. Les enfants qui résident dans cette région ont pu effectuer leur rentrée, grâce à l’école gérée par le couvent Saint-Joseph d’Ain Ebel, mais ils sont contraints de suivre leurs cours à distance.

(Sources : CEF 01/10/2024 ; Aide à l’Église en Détresse 30/9/2024)

Retour à l'accueil