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Espagne : la victoire de Notre-Dame du Rosaire

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Ce n’est certes pas une victoire comparable à celle de Lépante (7 octobre 1571) qui vit le triomphe de la flotte de la Sainte-Ligue contre celle des Ottomans, et l’instauration par le pape saint Pie V de la fête de Notre-Dame du Rosaire. Mais c’est tout de même une victoire, judiciaire celle-là, de catholiques espagnols et, à travers eux, de toute l’Église.

Le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), à la tête du gouvernement espagnol, a été condamné à payer les frais de la procédure judiciaire qu’il avait engagée pour empêcher la récitation publique du rosaire à Madrid. Tout avait commencé par un coup de force des autorités : le 23 novembre 2023, dans la capitale espagnole, le gouvernement avait envoyé un inspecteur en chef de la police nationale flanqué de 20 officiers encadrant des unités d’intervention anti-émeute pour interrompre la prière de fidèles réunis sur le parvis de l’église du Cœur-Immaculé-de-Marie, située rue Ferraz, à proximité du siège du PSOE (devant lequel se déroulent fréquemment des manifestions anti-gouvernementales). Prétexte de cette intervention musclée : des passants se sentaient « harcelés ». Dans la foulée, les autorités avaient interdit cette prière publique qui se tenait depuis le début du mois de novembre, en arguant que les organisateurs n’avaient pas respecté les délais légaux pour obtenir son autorisation. Plusieurs personnes ayant bravé cette interdiction le 28 novembre, dont l’un des promoteurs de la prière publique du Rosaire en Espagne, José Andrés Calderón, avaient été arrêtées et certaines condamnées à de lourdes amendes (entre 1 800 et 3 600 euros) pour « désobéissance et résistance à l’autorité ». L’autorisation légale ayant finalement été délivrée, le gouvernement avait attaqué ce jugement et demandé son annulation, en soutenant qu’il s’agissait d’un acte politique devant le siège du PSOE. 

Mais, en juin dernier, la Chambre administrative du Tribunal supérieur de justice de Madrid a débouté le gouvernement et l’a condamné à payer les frais de procédure. La prière devant le sanctuaire du  Cœur-Immaculé-de-Marie peut donc se poursuivre en toute légalité. 

« Nous ne politisons pas la Vierge. Nous prions uniquement et exclusivement pour le salut de l’Espagne et du monde. Nous demandons à la Vierge que les Espagnols se convertissent », a déclaré José Andrés Calderón. Et d’ajouter à l’intention des anti-chrétiens au pouvoir : « Nous n’avons pas peur d’eux et nous les affronterons pour défendre le droit des catholiques à prier en public. »

La nervosité des autorités politiques espagnoles grandit depuis que des catholiques laïcs ont lancé, l’an dernier, un Rosaire à l'échelle nationale pour le 8 décembre, solennité de l'Immaculée Conception. Les paroisses d’une cinquantaine de villes (dont Madrid, Barcelone, Alicante, Carthagène, Cordoue, Grenade, La Palma, Malaga... ) se sont mobilisées. Les fidèles demandent par la prière du chapelet l'aide de la Vierge Marie pour qu’elle préserve l'unité de leur pays, dont ils déplorent l’état de « faillite morale et spirituelle ».

Après les attaques gouvernementales contre les fidèles priant publiquement le Rosaire, l’Observatoire espagnol de la liberté religieuse et de la conscience a adressé une pétition aux Nations unies : « Ces événements font partie d’une série d’interdictions et d’attaques du gouvernement contre les citoyens qui professent des croyances religieuses. Il est nécessaire que ces faits soient portés à l’attention de la communauté internationale afin de demander une protection et d’arrêter une tendance qui pourrait bientôt atteindre des niveaux de répression typiques de régimes dictatoriaux comme ceux de Cuba, du Nicaragua ou du Venezuela », peut-on lire dans cette pétition. « La liberté religieuse protège les croyants qui peuvent prier quand et où ils le souhaitent. Dans toute l’Europe, on essaie de faire entrer la religion dans la sphère strictement privée et les croyants ne sont pas autorisés à se manifester en tant que tels », a déploré Maria Garcia, présidente de l’Observatoire.

(Sources : Zenit 04/04/2024 ; Breizh-info.com 21/05/2024 ; Aleteia 07/12/2023)

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